Centre-ville : la CCIAMP au côté des communes

« L’idée c’est d’être des accélérateurs auprès des communes petites et moyennes, qui n’ont souvent pas d’agent spécifiquement formé à ces enjeux, explique Nadia Geoffroy, chef de projet positionnement territorial à la CCIAMP. Entre les compétences de la Chambre et les besoins des communes, il y a des passerelles évidentes. »

Chaque contrat comprend trois volets. Le premier est axé sur une remontée d’informations auprès de la commune : toutes les semaines, tous les mois ou tous les trimestres selon les données, l’équipe municipale reçoit de la Chambre des chiffres et datas sur son territoire, ainsi qu’une veille sur les ouvertures d’appels à projets. « Les problématiques peuvent être très différentes d’une commune à l’autre, détaille Nadia Geoffroy. Dans une commune il peut y avoir une difficulté à implanter un commerce locomotive comme une boulangerie ou une boucherie, alors que dans une autre commune il peut y en avoir trop. »

Deuxième volet : l’animation d’ateliers, co-construits avec les communes et les entreprises du territoire. « Cela peut aussi bien porter sur les défis autour de l’énergie, de l’eau, que sur la digitalisation ou sur l’accompagnement des associations de commerçants, précise Nadia Geoffroy. Nous pouvons proposer aussi du coaching pour les commerces sur l’agencement intérieur, les vitrines... »

Lieu de vie

Troisième volet : l’accompagnement du projet de ville, à la fois pour aider à le définir au travers de diagnostics (implantations commerciales, circulation...) et d’états des lieux, mais aussi pour aider à le mettre en œuvre. « Nous avons par exemple aidé une commune à trouver un opérateur pour un projet hôtelier qui était en panne depuis quinze ans, explique Nadia Geoffroy. On peut aussi venir en appui pour les candidatures aux projets France Relance, Coeur de ville, ou sur les aides à l’éclairage public via l’Ademe. A nos experts de trouver ce qui peut matcher pour les communes ! »

A Ensuès-la-Redonne, le projet de redynamiser le centre-ville figurait en première priorité de l’équipe municipale aux dernières élections. « Chaque extrémité du village a une offre de commerces, mais il manque une offre au milieu, détaille Michel Illac, maire d’Ensuès. Plusieurs enjeux se cumulent : des réseaux souterrains et aériens mal positionnés, pas de trottoir, du mobilier urbain anarchique, un stationnement mal organisé... »

Après une première étude suivie d’une réunion publique de concertation, la mairie choisit fin 2022 de confier à la CCIAMP des études approfondies sur l’offre commerciale, mais aussi sur la circulation et le stationnement. En six mois, les diagnostics et les recommandations arrivent sur le bureau du maire. « La Chambre a dégagé plusieurs pistes pour faire du centre du village un vrai lieu de vie, pas simplement un endroit où l’on vient acheter quelque chose puis on repart, souligne Michel Illac. Elle nous a également alerté sur les erreurs à ne pas commettre, notamment de vouloir retrouver à tout prix un centre « à l’ancienne ». Vu la situation du commerce à Ensuès, il vaut mieux par exemple chercher à y développer un glacier ou une épicerie fine que de vouloir retrouver deux boucheries dans la rue principale. »

En partenariat avec la métropole et l’établissement public foncier, la commune a déjà préempté plusieurs emplacements du centre-ville A la fin juin, le conseil municipal devrait voter les premières autorisations de programme, avant une nouvelle réunion publique de présentation du plan centre-ville, d’ici la fin de l’année.