> Comment faire son business avec la croisière ? | CCI métropolitaine Aix-Marseille-Provence
Skip to main navigation Skip to main navigation Aller au contenu principal Skip to breadcrumb Skip to footer
1er accélérateur des 146 000 entreprises de la Métropole

Comment faire son business avec la croisière ?

Comment se faire référencer auprès des armateurs de la croisière ? Comment s’opère le choix des prestataires ? L'avitaillement profite-t-il à l’économie locale ? Autant de questions débattues dans le cadre de Top Cruise, le salon des professionnels de la croisière.
  • #AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE
  • #TOURISME
  • #CROISIÈRE
  • #MÉTROPOLE
  • Partagez sur Facebook Partagez sur Twitter Partagez sur LinkedIn
    Partagez par Email
    Imprimez
    Vendredi 20 novembre 2015

    Sur le papier et dans les plaquettes de communication, on peut lire : « ses quais se situent à proximité de nombreuses dessertes, aérienne, ferroviaire et autoroutière ». Accessibilité aérienne ? La qualité de la desserte par les airs est en effet un argument déterminant auquel sont très sensibles les armateurs. À cet égard, le port dispose, pas de scoop, d’un aéroport international à 20 minutes qui dessert plus de 83 villes et 30 pays et d’un terminal « low cost » MP2 connecté à 32 destinations européennes. Liaison ferroviaire ? Les quais Léon Mouret sont à proximité de deux gares TGV qui rallient Lyon en une heure et demi, Paris en trois heures, Londres et Bruxelles en cinq heures. Connectivité autoroutière ? Le terminal de croisières se situe aux pieds de trois autoroutes qui ouvrent la voie aux grandes routes européennes.

     

    Maillon faible

    Mais … la desserte de la ville à la descente du bateau, capable parfois de débarquer et embarquer en un jour 20 000 passagers ? Cela reste le maillon faible d’une infrastructure vantée pour ses nombreux atouts techniques par les armateurs. Cohorte de taxis qui jalonnent le quai, cars qui s’enfilent comme des perles aux rares points de dépose de la ville, positionnés d’ailleurs à des endroits « peu glamour, en témoignent. Car que vous arriviez par les airs ou le rail, le mode de cheminement le plus rapide (et le plus fréquent) reste le taxi.


    Aucune liaison directe n’existe entre l'aéroport Marseille ou la gare Saint-Charles avec les terminaux de croisière. Pour rejoindre le lieu d’embarquement, sans passer par l’option « taxis », il faudra prendre d’abord le métro, descendre à l'arrêt "Joliette", puis prendre le bus n°35 qui assure un arrêt « Littoral Gouret ». Il reste ensuite entre quelque mille mètres à parcourir à pied…

     

    Accessibilité, priorité métropolitaine

    Avant de permettre à tous les acteurs de la filière du tourisme de bénéficier au mieux de l’essor de l’activité croisière à Marseille - objet d’une table ronde initiée à l’occasion du Top Cruise – il y a donc quelques facteurs handicapants à aplanir.

    Ce que certains participants n’ont pas manqué de souligner, appelant à la création d’un « shuttle » reliant l’aéroport au port et « je ne parle pas de rajouter des bus. Ce n’est pas ma question ». « Ce sera du ressort de la Métropole et un des sujets à traiter en toute priorité ». Si ce n'est pas la question, c’est edu reste la réponse de Jean-François Suhas, président du Club de la Croisière Marseille Provence.

    « L’accessibilité de l’aéroport à partir du terminal n’est pas la problématique, répond Pascal Scholler, agent maritime chez Intercruises. L’autre vrai problème est d’avoir des liaisons transatlantiques directes au départ de Marseille, ce qui nous empêche clairement de capter des clientèles américaines en tête de ligne et nous met hors jeu par rapport à Barcelone et Civitavecchia. C’est une perte de compétitivité claire et nette ».

    À Barcelone, qui accueille plus de 760 bateaux par an, les têtes de ligne représentent en effet 60 % du trafic total et la championne italienne en accueil de passagers qui embarquent et débarquent n’est pas Rome mais Venise avec près de 90 %. Elles sont aussi parmi les mieux desservies en avion. La dépense moyenne d’un croisiériste, qui décide de passer une nuit sur place avant d'embarquer ou une fois la croisière finie, avoisinerait 150 € par jour.

     

    Points de dépose en ville ?

    Au rayon des transports, les points de dépose font débat. « Les Terrasses du Port sont fréquentées à 40 % par les touristes. Je ne comprends pas pourquoi un point de dépose n’est pas programmé à la Joliette, qui concentre les Docks (anciens entrepôts portuaires réaménagés en points de vente pour des concepts exclusifs, NDLR), les Terrasses du Port et les nouveaux musées à l’instar du MuCem », interroge Sandra Chalinet, directrice des Terrasses du Port, propriété de la foncière britannique Hammerson qui a fait le pari de la requalification du littoral phocéen en investissant dans un complexe commercial de belle fracture architecturale. « Ce point va être traité », assure Jean-François Suhas.

     

    Comment se faire référencer ?

    Reste le vrai sujet du débat : comment se faire référencer auprès des armateurs ? Comme s’opère le choix des prestataires ? Comment fonctionne une escale ? Quels sont leurs besoins ? Et son corollaire : où se fait l’avitaillement et profite-t-il à l’économie locale ?

    « L’anticipation des attentes des clients, telle est aujourd’hui la priorité d’un armateur de croisière. On cherche en permanence de nouvelles choses à proposer car le bateau est en soi un lieu d’attraction. On soigne par exemple la gastronomie. Et on s’est fait ainsi référencé par Gault et Millau. Pour travailler avec nous, on a une équipe à Paris », explique Antoine Lacarrière, directeur général de Croisières de France (dont la maison mère est américaine, Royal Caribbean) et qui opère en France des navires plus petits que ses deux principaux concurrents (1 400 pax). En 2015-2016, le n°3 à Marseille avec 100 000 passagers en 2014 derrière Costa et MSC, a programmé 86 départs sur 21 itinéraires à bord de ses deux navires : le Zénith et l'Horizon.

    La compagnie n’assure pas la commercialisation en direct mais via les agences de voyage, lesquelles restent dans sept cas sur dix et toutes compagnies confondues, le moyen de réservation le plus utilisé.

     

    « Faites-vous connaitre »

    Comme ses collègues, Erminio Eschena, qui pilote en France les destinées de la compagnie italo-suisse MSC (1,65 million de croisiéristes transportés), précise qu’il y a une représentation française à Paris : « Selon les métiers, les bureaux référents sont basés en Europe mais dans un premier temps, Montrouge est votre porte d’entrée pour présenter vos offres et faire connaître vos prestations », précise-t-il.

    « Sachez que la saison 2016 se prépare en hiver 2014-2015 pour que les offres d’excursions figurent sur le site au moment de la commercialisation, prévient Stéphanie Rissel, manager cruise department au sein du voyagiste Mathez. Si on veut travailler avec la croisière, il faut faire preuve de beaucoup de souplesse. Les excursions peuvent être annulées in extremis sans dédommagement. Au niveau de la gastronomie, on est en quête de saveurs à découvrir mais il faut être en capacité d’accueillir des groupes de 40 personnes. On travaille en direct et on organise des workshops pour que vous puissiez présenter vos offres ».

    « Plus que de souplesse, il faut de la flexibilité car il y a toujours des imprévus : des pannes, des avaries, des débarquements médicaux, des avitaillements de dernière minute et les problèmes n’ont pas d’horaire administratif, ce qui suppose d’être en permanence disponible », renchérit Pascal Scholler, qui en tant qu’agent maritime, est l’interface entre le navire, l’armateur et les autorités portuaires et gère les escales.

    « Ce sont des villes flottantes donc les besoins sont les mêmes que ceux d’une ville de plusieurs milliers d’habitants », ajoute l’agent maritime, qui insiste sur un fait : « la croisière est une industrie exigeante basée sur l’excellence et la perfection ».

    « C’est la raison pour laquelle 62 % des clients à bord sont des croisiéristes récurrents et le taux de personnes hautement satisfaites de l’ensemble des prestations à bord avoisine les 90 % selon les dernières études de satisfaction », indique Georges Azouze, président de la Clia, association fédérant la plupart des grandes compagnies mondiales.

     

    Où se fait l'avitaillement ?

    « L’Avitaillement, justement ? » interroge un représentant de l’Observatoire régional des transports, qui organise aussi le 25 novembre prochain une journée entière dédiées à la Croisière à la Villa Méditerranée sur le thème : « défis et opportunités de l’activité croisières en région paca et en méditerranée ».

    « L’avitaillement des navires en escale est souvent assuré par des shipchandlers (entreprise dont le rôle consiste à acheter des biens principalement alimentaires pour le compte des navires) qui achètent en gros et avec lesquels les navires négocient. Si ces entreprises sont souvent néerlandaises, cela ne signifie pas que les produits ne peuvent pas être français », explique Pascal Scholler qui s’appuie sur l’exemple de l’entreprise marseillaise d’avitaillement (maritime et aérien) Cofrapex qui assure les chargements du Ponant dans tous les ports européens 

     

    Créativité dans l'offre à quai

    « Marseille est devenue en quelques années une très belle capitale touristique. Il reste à faire preuve de créativité dans l’offre touristique à quai. Ainsi elle pourrait devenir une ville de pré- et post-croisière, c’est à dire un lieu de séjour occasionné par les croisières qui viennent embarquer », souligne Georges Azouze, président Costa Croisières France, qui fêtera en 2016 ses 20 ans in situ et qui se félicite d’avoir été parmi les premiers à croire au potentiel « croisière » d’un port que l’on identifiait alors comme une plate-forme dédiée aux hydrocarbures et au général cargo. Et dont on pouvait alors difficilement imaginer qu’il se hisserait au 15e rang mondial. Sauf peut-être un certain Jacques Truau, qui restera comme le « Thomas Cook » local dans les annales du port de Marseille.

    A.D

    ©GPMM

    Top Cruise : 27 marques représentées

    Top Cruise, le rendez-vous annuel des professionnels de la croisière, qui s’est tenu le 18 novembre au Pharo à Marseille, s’est tenu dans une ville et un port qui profitent pleinement de l’essor de la filière et se hissent cette année parmi les 5 premiers ports méditerranéens et 15 leaders mondiaux de la croisière.

    La 15e édition du salon, organisé par le Club de la croisière Marseille-Provence, a réuni 317 professionnels, dont environ 180 agents de voyages et 27 marques de croisière qui opèrent à Marseille. Pour la première fois s’est tenu en parallèle l’ex congrès du Snav, le Syndicat national des agences de voyage présidé par Jean-Pierre Mas (550 agents sur la Méditerranée - Corse, LR, Côte d’Azur et Provence). L’événement, qui s'appelle désormais les Journées des entrepreneurs du voyage, a réuni du 16 au 18 novembre les professionnels du voyage d'affaires, les tour-opérateurs et les groupistes, les réceptifs et organisateurs de congrès, les agences en ligne et agences physiques …

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Nos dernières actualités