Cartons recyclés, montures de lunettes réutilisées, cheveux coupés recueillis et transformés en bouées antipollution, livraisons en vélo, matériels pour la chaîne du froid moins gourmands en eau et en électricité… Mardi 2 octobre, 81 commerçants et artisans marseillais des 1er, 2e, 3e et 7e arrondissements ont été récompensés pour avoir relevé les Éco-défis, label national qui liste 37 défis écologiques pour aider au développement durable.
Soutenus par la CCI métropolitaine Aix-Marseille-Provence, la Chambre des métiers et de l’artisanat, la Ville de Marseille et la Région Sud, les Eco-défis visent à labelliser 240 commerçants et artisans marseillais. Une première vague dans les 4e, 5e, 6e et 8e arrondissements avait déjà permis de récompenser 90 entreprises.
« C’est un enjeu prioritaire pour la CCI et pour les commerces. Nous avons besoin de labels visibles, souligne Marie-Pierre Cartier, élue de la CCIAMP. Il faut aider les 134 000 entreprises du territoire à se transformer. Il y a beaucoup de choses à faire, notamment sur les économies d’énergie et les déchets, où il y a une vraie prise de conscience qu’il faut passer à l’action. »
Pour s’engager dans le label, les entreprises reçoivent un expert qui réalise un audit de leur commerce, puis liste les actions existantes ou qui peuvent être mises en place pour répondre à un défi. Chaque défi relevé rapporte un certain nombre de points, selon une hiérarchie établie en partenariat avec la Ville. Les commerçants labellisés sont ensuite classés en catégories bronze, argent ou or.
« L’avantage de ce système est que chacun peut y avancer à son rythme, détaille Daniel Salenc, président départemental de la Chambre des métiers et de l’artisanat. Cela embarque tout le monde, artisans, commerçants et collectivités. La RSE donne un sens à l’entreprise et aux salariés, notamment par rapport aux difficultés de recrutement. »
Pour les entreprises, la démarche exige une action minutieuse et résolue. « Un de nos gros enjeux c’est le recyclage et le réemploi des cartons, explique Emilie Bertho, de la librairie Pantagruel (7e), classée argent. Nous avons intégré le Shift project, un laboratoire d’idées contre le changement climatique, pour pouvoir négocier plus facilement avec les grands groupes qui sont nos fournisseurs. »
Classé bronze, Patrick Baranowski, gérant du salon de thé Teavora (1er), est catégorique : « Pour moi, écologie rime avec économie. Nous avons intégré le concept dès le départ, en construisant et en meublant avec des éléments de récupération. On a banni le plastique, on utilise des matériaux recyclés. Ce sont plein d’actions qui ne vont pas forcément être visibles pour les clients, mais c’est un sujet important pour eux. »
Prochaine étape pour les Éco-défis : les 9e, 10e, 11e et 12e arrondissements, au printemps 2024.