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Croisières : La nouvelle ligne de crête du port de Marseille

Objectif : étarquer Marseille dans le top 10 des ports de croisière mondiaux à l’horizon 2020 avec 2 millions de passagers en 2020. Réaliste ? Réalisable ? Quels sont les sept facteurs sur lesquels se fonde la nouvelle ligne horizon. Pourquoi celle nouvelle cible n'est pas (vraiment) surréaliste ?
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    Vendredi 21 octobre 2016

    Ni la conjoncture prise en étau par la crise, ni la géopolitique tenue en otage des actes terroristes, n’auront mis le marché de la croisière en cale sèche. Et en tant que pièces essentielles de la chaîne de cette filière touristique (indécemment) en essor, le port de Marseille, comme l’ensemble des plateformes portuaires desservies par ces « hôtels-clubs » flottants, en profite.

    Selon les perspectives établies par le Club de la croisière Marseille Provence au 15 octobre (sachant que la saison se termine mi-novembre), près d’1,6 million de passagers devraient accoster ou embarquer à Marseille en 2016 au gré des 510 escales enregistrées. « Ce qui nous référence parmi les destinations phares telles que Nassau, Civitavecchia, Saint-Martin par exemple, et nous positionne durablement parmi les principaux ports mondiaux en matière de croisière, le 9e au monde en termes de transit (le port était au 17e rang en 2015 en termes d'embarquement, segment néanmoins visé car nettement plus profitable à l’économie locale, cf. tableau), le 5e en Méditerranée, et le leader en France », catalogue Jean-François Suhas (photo plus bas).

    top 20 croisieres

    Le président de l’association, fondée il y a 20 ans par la Ville, le Grand port maritime de Marseille et la CCI Marseille Provence à l’initiative de Jacques Truau (qui a cette idée à l’époque incongrue de faire de Marseille une place forte commerciale des croisières et surtout de confier l’exploitation des terminaux à des opérateurs privés*), s’exprimait à l’occasion de la 16e édition de Top Cruise, le grand rendez-vous annuel des professionnels du secteur, où étaient attendus, le 21 octobre au parc Chanot à Marseille, 34 marques, 27 compagnies et une centaine d’agences de voyages.

     

    Un honnête retour sur investissement

    Cette année encore, le terminal croisières Léon Gouret devrait donc enregistrer une croissance à deux chiffres (de l’ordre de 11 % par rapport à 2015) alors que les marchés français et européens ont progressé seulement d’un peu plus de 3 % (respectivement de 3,6 % et 3,1 %).

    Si 2017 va marquer le pas, le Club de la Croisière Marseille Provence reste ferme sur sa ligne de crête : étarquer Marseille dans le top 10 des ports de croisière mondiaux à l’horizon 2020 avec 2 millions de passagers. Ce qui, suivant sa stratégie des petits pas ne paraît plus fantasque.

    Sur quoi peut se baser cette nouvelle ligne d'horizon ? Sur la considération de plusieurs facteurs : la croissance du secteur non encore parvenue à maturité surtout en France, l'évolution de l'offre-produit qui se diversifie et se segmente pour élargir la base de la clientèle (autrefois réservée aux seniors, cf.encadré), le nombre de navires en construction, le modèle économique atypique développé par la place marseillaise en confiant la gestion du terminal dédié aux méga-paquebots aux numéros un et deux européens du secteur, Costa et MSC Croisières, la place géostratégique de la plateforme portuaire en Méditerranée, par ailleurs un des principaux marchés-sources de clients, et enfin, la progression remarquée du port phocéen qui, en deux décennies, est entré dans le cénacle des « millionnaires » en passagers.

    top 10 mediterranee

    « De 1996 à 2006, on a traité à Marseille plus de 12 millions de passagers dont 3,7 millions qui ont embarqué et débarqué. C’est la progression portuaire la plus forte au monde pour les croisières. C’est aussi 1,5 milliard d’euros injecté dans l’économie locale pour un investissement de 6,9 M€. Costa et MSC ne sont pas ici dans des relations d’opportunité », restitue Jacques Truau, le père-fondateur du club de la croisière et toujours président d’honneur.

     

    Moins de mass market mais plus de luxe

    « En 2017, on sera, à quelques pourcents près, sur le même étiage que 2016 en termes d’escales. Mais la tendance sera de nouveau à la hausse dès 2018 », poursuit Jean-François Suhas, qui a succédé à jacques Truau en 2015. Les raisons du passage à vide ? « Un repositionnement des navires, notamment de Royal Carribean Cruise Lines avec de plus nombreuses escales pour le Freedom of the Seas, navire de plus petite capacité, en remplacement de Harmony of the Seas qui restera dans les Caraïbes toute l’année. Aussi le Norwegian Epic de Norwegian Cruise Line (que l’on n’avait pas vu à l’horizon phocéen depuis 2013 et qui avait signé son grand retour en 2016 en tête de ligne) sera repositionné ailleurs tandis que Norwegian Spirit viendra faire escale à Marseille », défend Jean-François Suhas. « C’est une perte d’escales qui est compensée par de nouvelles mais qui ne génère pas les mêmes volumes. En revanche, nous montons en gamme avec une croissance des escales de navires de luxe. C’est un signal fort de notre attractivité », interprète celui, qui comme Jacques Truau, est pilote portuaire de profession, après un parcours en tant qu'officier de la marine marchande.

    Quant aux deux opérateurs historiques, Costa Croisières et MSC Croisières, ils renforcent leur programme

     

    Anticipation des réservations, signe sain

    « La saison 2016 se distingue par un phénomène nouveau : une plus grande anticipation des réservations en early bookings, jusqu'à fin juin pour l'été, et en cette arrière-saison pour les ventes 2017. Il y a eu aussi moins de ventes de dernière minute et donc une élévation du panier moyen. Cela permet de maintenir le marché en valeur », indique Patrick Pourbaix, directeur général de MSC Cruises pour la France et le Benelux.

    Dans le dernier rapport publié le 2 décembre (Perspectives 2016 de l’industrie de la Croisière), la Clia (Association internationale des compagnies de croisières) estimait à 24,2 millions le nombre de passagers qui aura emprunté la mer dans le monde en 2016, soit un million de plus qu’en 2015.

     

    L’Hexagone, parmi les marchés européens en plus forte croissance

    Avec 615 000 passagers, l’Hexagone consolide sa 4e place européenne avec quelque 9 % de parts de marché, certes loin derrière l’Allemagne et le Royaume-Uni (+ Irlande) - qui revendiquent chacun plus ou moins 1,7 million de passagers avec entre 27 et 28 % de parts de marché en Europe – tandis que l’Italie revendique 800 000 croisiéristes.

    « Avec un taux de pénétration de 0,9 %, le marché français est celui qui en Europe affiche la plus forte croissance », signifie Annika Gummesson, qui vient juste de prendre la direction générale de Costa Croisières France, aux côtés du président Georges Azouze, par ailleurs à la tête de la Clia.

     

    Forte croissance à prévoir

    À lire entre les lignes des investissements programmés par les membres de la Clia ‑ 63 navires en commande d’ici 2020 pour augmenter les capacités ‑, les armateurs s’attendent en effet à une forte croissance du marché.

    Le groupe génois Costa Croisières, qui est en train de redéployer sa flotte (26 bateaux) pour se renforcer sur le marché asiatique (où le nombre de croisiéristes a bondi de 24 % entre 2014 et 2015 avec 2,08 millions de personnes, selon la Clia), attend 7 nouveaux navires d’ici 2021, indique Georges Azouze, dont deux pour sa marque asiatique (Costa Asia), deux pour l’Europe et trois pour Aida Cruise qui opère sur les marchés nordiques.

    MSC Croisières, qui s’attend pour sa part à ce que l'arrivée de son nouveau fleuron de la famille Meraviglia à Marseille l'an prochain connaisse un impact similaire sur les réservations à celui de l'Harmony of the Seas cette année chez Royal Caribbean, devrait mettre sur le marché pratiquement un navire par an jusqu’en 2026, en complément des 12 navires actuels, pose Patrick Pourbaix. La compagnie, fidèle des chantiers de Saint-Nazaire, a un plan d’investissement de 5,1 Md€ pour la construction de nouveaux navires.

     

    100 M€ investis par le port

    Des investissements que ne regrette pas non plus, semble-t-il, le GPMM.

    « Nous avons investi en trois phases près de 100 M€ depuis 2003, comptabilise Christine Cabau-Woehrel, pour améliorer l’accessibilité aux plus grands navires, remettre en état la plus grande forme de réparation navale de Méditerranée et permettre un accès rapide et sécurisé au centre-ville depuis le terminal. C’est ce qui nous a permis d’entrer dans la cour des grands et d’envisager aujourd’hui le Top 3 en Méditerranée », revendique de façon inhabituelle la très mesurée présidente du directoire du port de Marseille (photo). Il s’agit désormais d’accompagner, ajoute-t-elle, « le grand sujet de demain » : l’amélioration des systèmes de propulsion pour réduire l’impact environnemental des navires conformément aux nouvelles législations qui tendent à limiter la pollution de ces navires.

    Costa a ouvert le bal en commandant les deux premiers navires du secteur fonctionnant au gaz naturel liquéfié (GNL). En 2021, ce sera au tour de MSC Croisières de mettre à l’eau le premier des quatre navires de la « World Class » équipé en GNL.

     

    Porte incontournable

    « Œuvrer au développement de cette filière signifie d’agréger un certain nombre d’ingrédients : tourisme, industrie, activités maritimes et commerce », insiste Franck Recoing, vice-président de la CCI Marseille Provence. « On a monté en puissance l’aéroport, qui accueille près de 8,5 millions de voyageurs et on sait à quel point un aéroport est capital à la croisière si l’on veut accueillir la clientèle américaine. On a travaillé sur l’hôtellerie pour le remettre à niveau. On a créé des lieux de vie et de shopping. Pour que l’on puisse encore capitaliser sur ce marché d’avenir, il faut désormais se projeter en ayant une vision métropolitaine et notamment travailler sur l’attractivité de la destination ».

    « Sur 615 000 passagers français transportés en 2015, Marseille en totalise 250 000. Pour ma compagnie, c’est la porte incontournable du développement de la croisière en France et la quasi-totalité de notre flotte déployée en Europe passe par Marseille », conforte en guise d'encouragement Georges Azouze, le PDG de Costa Croisières, le leader du marché...

     

    Adeline Descamps

     

    * Le port de Marseille dispose d’un bassin dédié aux bateaux de croisière et de 3 terminaux dont le plus vaste est exploité par une société privée, Marseille Provence Cruise Terminal (MPCT), dirigée par Jacques Massoni, avec pour actionnaires MSC et Costa Croisières. Six méga-paquebots peuvent y être réceptionnés simultanément.

     

    Dénicher les futurs croisiéristes

    L'arrivée de nouveaux bateaux, saturés de technologies et de divertissements, est symptomatique de l’évolution de l’offre pour toucher une clientèle plus large : famille, « corporate» et les jeunes.  

    Caractéristique d’une industrie qui est encore loin d’avoir fait le plein : l’offre se segmente : des « hôtels-clubs » avec des prix attractifs pour les familles, des petites unités pour des services personnalisés et de luxe, des excursions sportives, actives ou culturelles pour rajeunir les programmes, des resorts pour des congrès etc.

    « Costa a opéré 50 croisières de courte durée dans le monde pour une clientèle d’affaires. Cela représente déjà chez nous 20 % du total de notre chiffre d’affaires », explique Georges Azouze, le PDG de Costa Croisières.

    « C’est une offre compétitive pour les entreprises, précise Annika Gummersson, « le budget inclut l'hébergement, la restauration en pension complète (hors boissons), les taxes portuaires, les animations et spectacles, la privatisation de salles et d'espaces, la mise à disposition de matériels et l'assistance technique, l'organisation d'une soirée de gala, l'embarquement et le débarquement ». 

     

     

    L’essentiel

    - Le port de Marseille est passé de 150 000 passagers en 1999 à 1,452 million en 2015

    - La Clia (Association internationale des compagnies de croisières) estime à 24,2 millions le nombre de passagers qui aura emprunté la mer dans le monde en 2016, un million de plus qu’en 2015.

    - Avec 615 000 passagers, l’Hexagone consolide sa 4e place européenne derrière l’Allemagne et le Royaume-Uni (+Irlande) (1,7 million de passagers) et l’Italie (800 000 croisiéristes).

    - Sur 615 000 passagers, Marseille en totalise 250 000.

    - La Méditerranée reste la région préférée des croisiéristes français (61 %)

    - L’Europe représente le deuxième plus grand marché source de passagers au monde avec 6,6 millions d’Européens en 2015 (+ 3 %),

    - 63 navires en commande d’ici 2020, tous opérateurs confondus

    - 48 bateaux sont dans les carnets de commandes des chantiers navals européens jusqu’en 2019.

    - Avec une envolée de 30 % des dépenses dans la construction navale, la France bénéficie de 1,2 milliard d’euros de retombées économiques en 2015, en hausse de 11 % par rapport à l’année précédente, et compte 16 555 emplois directs liés

    - L’impact économique du secteur est estimé dans le monde à 113,6 milliards d’euros et près de 940 000 emplois.

    - En France, 7 croisières sur 10 sont vendues par les agences de voyages, principalement physiques

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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