Fonds Phocéo : devenir acteur de son territoire

Il se nomme Phocéo et il est né en avril 2020, en plein cœur de la crise de la Covid-19. Ce fonds de dotation,  a en effet été initié par l’APHM afin de solliciter mécènes et donateurs. L’objet ? Financer des projets répondant à l’un de ces trois axes : « améliorer la prise en charge des patients, favoriser la qualité de vie au travail des soignants et soutenir la recherche et l’innovation », présente sa déléguée générale, Virginie Négri. Et en la matière, « chacun est libre de s’engager à hauteur de ses envies et de ses moyens ». Car l’équipe de Phocéo ne l’oublie pas, « on a sur le territoire un fort maillage de TPE et de PME. Leur engagement est important pour nous ! Nous sommes donc attentifs dans le choix de nos projets : certains ne nécessitent que quelques milliers d’euros. Ce qui permet aux petites entreprises d’abonder sans avoir l’impression que leur apport est noyé dans la masse. Elles ont la possibilité de se sentir utiles en finançant l’intégralité d’un projet. Ceux inférieurs à 50 K€ sont votés par notre bureau, qui se réunit tous les deux mois. Lors du dernier, nous en avons voté neuf nouveaux ». D’autres chantiers s’avèrent de plus grande envergure, à l’image de cette maison dédiée aux femmes victimes de violences, qui ouvrira ses portes le mois prochain. « Les projets supérieurs à 50k€ sont votés par le conseil d’administration, auquel participe entre autres la CCIAMP. Il se réunit deux fois par an ».

Une règle fiscale avantageuse

Pour les TPE et PME dont la trésorerie ne permet pas de s’engager financièrement, Phocéo propose aussi deux autres alternatives : le mécénat de compétence et les donations en nature. « Elles peuvent donc se proposer pour assurer des tâches d’assistance à maîtrise d’ouvrage, fournir de la peinture ou du mobilier. Nous sommes là aussi demandeurs, notamment pour refaire les chambres de garde des internes ». 

L’idée, c’est bien de créer des liens sur le long terme avec l’entreprise, dans un climat d’enrichissement mutuel. « Dans un premier temps, on s’intéresse à ce qu’elle est. Cela donne déjà une idée du type de projet qu’elle pourrait vouloir financer ». 

Puis la règle fiscale relative au mécénat permet de cultiver cela. « Lorsqu’elles font un don, elles récupèrent 60% de sa valeur en impôt. Mais on a aussi le droit d’offrir 25% de la valeur du don en contreparties. Selon les besoins de l’entreprise, on les axera de façon différente : visibilité, notoriété, réseautage, communication interne... C’est à la carte ! » Il y a enfin le cercle des mécènes, qui permet à ces derniers de se connecter entre eux à la faveur d’événements, d’une plateforme de contacts, mais aussi d’être informés des projets à venir via une newsletter mensuelle.

« Agir pour ses salariés, ses parties prenantes »

A ce jour, Phocéo compte 26 entreprises mécènes et 1500 donateurs particuliers. « En temps de crise, nous avons bénéficié d’un élan de générosité extraordinaire et pu lever un million d’euros ». Le fonds de dotation se donne ainsi l’objectif de maintenir ce niveau d’engagement autant que faire se peut, et espère comptabiliser cette année près de 25 mécènes supplémentaires. « L’intérêt de Phocéo, c’est cet ancrage local. On n’est pas sur des projets qui se déroulent à l’autre bout du monde, on est à Marseille ! En donnant, on agit donc pour le territoire. L’APHM, c’est entre autres un million de consultations par an et 70 000 interventions. Chacun dans sa vie ira à un moment donné dans un de ses hôpitaux! Ainsi, en devenant mécène, une entreprise agit aussi pour elle-même, ses salariés, ses parties prenantes…quelqu’un que l’on connaît », conclut Virginie Négri. 

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