Isoferm, vingt ans de volets

L’aventure commence à la Fare après la première guerre mondiale. « Mon grand-père sortait de quatre ans de guerre et de trois ans de service militaire, raconte Olivier Bizot, président d’Isoferm. En revenant chez lui, il a décidé de reprendre un fonds de commerce de menuiserie ». L’entreprise se développe et se transmet de père en fils. En 1982, Olivier Bizot en prend les rênes.

La bascule va survenir quinze ans plus tard, au parc Chanot, dans un salon professionnel de fournisseurs : « Sur un stand, j’ai découvert une démonstration du polyuréthane. J’étais stupéfait par le produit, se souvient Olivier Bizot. Il est extrêmement résistant à la torsion, aux chocs, aux abrasions, à la chaleur, il est modulable, facile à couper et colorer... ». Olivier Bizot s’associe avec des spécialistes français pour produire ses premières fenêtres en polyuréthane, puis des volets, « dans un petit local de 70 m², en travaillant samedi et dimanche ».

En 1999, nouveau tournant au salon de l’innovation Batimat à Paris : « Un monsieur qui faisait le tour des stands me demande si notre produit résiste à un froid de -80°C. Je lui dis que je n’en sais rien mais que je vais lui envoyer un échantillon. » Le retour est enthousiaste : non seulement le polyuréthane résiste au-delà des -80°C, mais il tient bon face à l’abrasion du blizzard et confirme être un excellent isolant. Isoferm devient fournisseur de 400 fenêtres pour la base de recherche antarctique Concordia, près du Pôle Sud, à 3 000 mètres d’altitude.

Portée par le succès et désireuse de stabiliser ses approvisionnements, l’entreprise se lance en 2008 dans un investissement énorme pour s’équiper d’une chaîne de fabrication intégrée, capable de produire de grandes longueurs de polyuréthane sous une pression égale à 150 fois celle de l’atmosphère. «C’est un équipement très rare en Europe, nous avons été fortement soutenu par la Banque publique d’investissement, la Région, l’UE mais aussi d’autres entreprises comme le groupe Total », souligne Olivier Bizot.

Dix ans après, Isoferm poursuit son envol avec trois agences dans le grand Sud. « Nous privilégions les circuits courts pour la commercialisation et l’installation », précise Olivier Bizot. Principal défi : faire connaître le matériau. « Peu de gens savent ce qu’est le polyuréthane, mais sa grande force est que quand on l’a en main, on sent tout de suite ses qualités, notamment sa solidité et sa densité. On est proche du chêne. »

Après ses vingt ans, Isoferm compte développer de nouveaux partenariats, pour commercialiser vers de nouveaux territoires.

Isoferm – en bref
3,6 millions d’euros de CA
25 salariés
3 agences : Bouches-du-Rhône, Var, Hérault
25 types de produits proposés à la vente pour l’aménagement extérieur de la maison