« Un grand crû malgré un contexte aérien toujours difficile » s’est réjoui Jean-Paul Ourliac, président du conseil de surveillance de l’Aéroport Marseille Provence, à l’occasion du bilan annuel dévoilé le 16 janvier. Les déconfitures des compagnies Aigle Azur et XL Airways n’ont pas empêché l’aéroport de comptabiliser plus de 10 millions de passagers, comme sa direction l’espérait l’an dernier (10 151 743 exactement). L’international tire 80% de cette croissance avec une progression de 11,1% (6,3 millions pour 62% du trafic total), le national atteint 3,8 millions (+ 4,5%). « Ce sont 760 000 passagers de plus qu’en 2019, soit 2 000 passagers supplémentaires chaque jour » explique Julien Boullay, directeur commercial et marketing. En proposant à elles deux plus de 15 destinations, RyanAir et Volotea ont fortement contribué à l’essor de 14,7% du trafic sur l’Europe. Le maillage sur le bassin méditerranéen s’accroît aussi (+ 12,9%), en particulier sur le Maroc.
L’ouverture de liaisons vers Moscou s’est révélée un vrai succès. Aéroflot les a assurées toute l’année, Aigle Azur jusqu’à sa cessation d’activité. « Les deux-tiers des passagers sont russes. Ils restent en moyenne 9,5 jours et dépensent environ 700 euros par personne. Les retombées économiques sont évaluées à 24 millions d’euros » assure Julien Boullay. L’impact économique global de l’activité aéroportuaire étant estimé à près d’un milliard d’euros sur le territoire. En 2020, l’Aéroport prévoit pour l’heure 124 destinations vers 33 pays. Dix-sept nouveautés sont attendues cet été.
Diminuer l’empreinte carbone
Le trafic de fret s’affiche en hausse avec 59 700 tonnes (+ 5,3%) dont 52 600 tonnes en fret express (+ 4,3%) et 7 100 tonnes en fret traditionnel (+ 13,1%). Pour Philippe Bernand, président du directoire, « notre croissance s’est opérée avec une réduction du nombre de mouvements d’avions en vingt ans. La démarche RSE est désormais totalement intégrée dans chacune de nos décisions ». Insonorisation des logements, coopération avec les communes riveraines, transparence sur les trajectoires de vols, réduction des émissions polluantes, promotion des transports en commun…
La plate-forme œuvre sur tous ces axes. « C’est un enjeu prioritaire » insiste Jean-Paul Ourliac. En 2020, une partie du plan d’investissement en atteste, avec la construction d’une centrale thermo-frigorifique, livrée en 2021, l’implantation de bornes de recharge pour véhicules électriques ou l’installation de panneaux photovoltaïques sur les futurs parkings P3 (pour 2023) et P4 (pour 2021). Quant au grand projet de « Cœur d’aéroport », la première pierre est annoncée pour septembre 2020.