Plus de 60 membres, 1,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires, et 10 700 emplois directs sur tout le territoire d’Aix-Marseille Provence.
Deux ans après leur création, les Centaures, réseau d’entreprises centenaires de la CCIAMP, ont prouvé la pertinence de leur démarche. Une cinquantaine d’entreprises membres se sont retrouvées lundi 17 novembre au 30ème étage de la Tour La Marseillaise, pour faire le bilan de ces deux premières années, et tracer les pistes pour l’avenir. “Les Centaures aujourd’hui, ce sont des entreprises de toutes tailles, de tous secteurs, réparties dans tout le territoire, souligne Jean-Luc Chauvin, président de la CCIAMP. Souvent pionnières dans leur domaine, elles démontrent une excellence séculaire. Et en choisissant de rester ici, elles sont garantes de pérennité et de confiance, dans une période de grandes incertitudes nationales et internationales.”
Depuis leur création, les Centaures ont suscité de nombreux articles de presse, mis en place un site internet dédié, et organisé 8 visites d’entreprises centenaires. Des moments propices pour échanger sur des défis, des réussites, mais aussi susciter des opportunités business. “Faire partie des entreprises centenaires, c’est avoir des choses à partager et à découvrir les uns chez les autres, précise Jacques Moia, chef de projet du réseau Centaures au sein de la CCIAMP. Ce petit truc en plus d’une centaine d’années, cela force le respect.” “Pour être une entreprise centenaire, il ne faut jamais rien lâcher et se réinventer totalement”, abonde Frédéric Delmonte, rédacteur en chef des Nouvelles publications, qui ont fêté leurs 100 ans cette année.
Implantée à La Fare-les-Oliviers, l’entreprise Calvin Travaux Publics est centenaire depuis 1990. Florence Moisan sa présidente, “Les Centaures, c’est le plaisir de partager sur des expertises, mais aussi sur des doutes, témoigne Florence Moisan, présidente de Calvin TP. C’est atypique par rapport à un syndicat professionnel, c’est très enrichissant. Et il y a la fierté d’être associée à des noms aussi prestigieux du patrimoine économique.”
Pour l’entreprise d’emballages Milhe et Avon, les Centaures “permettent une relation de proximité avec nos clients, qui sont souvent eux aussi des centenaires. Cela renforce les relations, et se rencontrer durant des visites rend les choses beaucoup plus concrètes”, précise Olivier Milhe, directeur commercial et marketing. “On est dans un monde où tout évolue à grande vitesse, avec un risque de superficialité. C’est très important d’entretenir la connaissance des manières de faire durer une entreprise. Au sein des entreprises centenaires, nous sommes ancrés”, souligne Arnaud Pellegrin, dirigeant de la maison de bijouterie Pellegrin et fils.
Mais comment s’inscrire dans l’Histoire tout en étant moderne ? Pour la philosophe et chercheur Gabrielle Halpern, intervenant en direct depuis Shanghaï, la longévité passe par l’hybridation. “Les Centaures sont confrontés à des enjeux de générations, de territoires, de technologies, de concurrence, de clientèles… Pour chaque défi, pour chacune des options possibles, il y a la tentation de les fusionner, de les juxtaposer ou de les assimiler. Mais réfléchir comme cela, c’est tomber dans un piège. La vraie solution est d’opter pour la métamorphose réciproque. Sur l’enjeu des générations par exemple, que les seniors se transforment au contact des juniors, et réciproquement.”
Alors que de nouvelles entreprises centenaires devraient rejoindre le réseau en 2026, les Centaures ont d’ores et déjà rendez-vous le 25 novembre, pour une nouvelle visite, cette fois chez le torréfacteur Café Luciani.