Smart Port Challenge #4 : neuf lauréats au travail !

Les lauréates s’appellent FillnDrive, Neuronalys, Kipsum, Etap, Atoptima, Synchronicity, A La Fraîche, Platypus et Keeex. Elles viennent de la région et d’ailleurs. La mise en œuvre des expérimentations durera jusqu’à fin juin 2023 en collaboration avec les initiateurs des défis. 
Conçu pour bâtir le « French Smart Port in Med » du futur, le Smart Port Challenge grandit et prend de l’ampleur bien au-delà des frontières provençales.

Pour sa 4^ème édition, lancée le 17 novembre dernier au Palais de la Bourse, plus de cinquante candidats se sont positionnés. « 18% proviennent de l’international, 48% de la Métropole et 34% d’entreprises nationales en dehors du territoire métropolitain », se réjouit Marie-Laure Guidi, membre élue de la CCI Aix-Marseille-Provence, coorganisatrice de l’événement avec le Grand Port Maritime de Marseille (GPMM) et Aix-Marseille Université. La moitié sont de très petites entreprises de moins de 10 salariés, 7 sur 10 ont déjà une solution commercialisée, les autres sont toujours en phase de développement… 

Ce Smart Port Challenge joue pleinement son rôle de vitrine et d’accélérateur de l’innovation ». Cette année, les huit défis couvraient trois thématiques, « Port vert », « Port performant » et « Port citoyen ». Dans les quatre prochains mois, les porteurs de défis et les neuf lauréats se réuniront en sessions de travail, des « sprints », afin de peaufiner en commun les solutions susceptibles de résoudre les problématiques posées et passer de la théorie à une pratique jamais sans surprise ou obstacle. Le LICA (Laboratoire d’intelligence collective et artificielle) les accompagnera tout au long de l’expérimentation pour qu’elle s’avère la plus constructive possible pour les uns et les autres et engendre demain des retombées concrètes pour leurs activités et plus globalement pour le territoire.

Pour Nicolas Sire, le nouveau directeur de la communication du GPMM, « le port est un vrai terrain pour l’innovation » en vue de concilier performance économique et excellence environnementale. Quant à Charlie Barla, directeur de la Cité de l’Innovation et des Savoirs d’Aix-Marseille Université, il invite les participants à solliciter les étudiants, les laboratoires, les outils et les services de l’université pour accélérer la mise au point des solutions. « Une idée, ça se prototype, sinon elle reste dans un tiroir. Nous serons à l’œuvre pour proposer et nouer ces liens » promet-il.   

Modéliser des flux variés

Il appartiendra à Synchronicity de plancher sur les moyens de gérer les déchets issus des activités du Port de Marseille-Fos sur les 400 hectares de ses bassins Est dans une logique d’économie circulaire afin de tenter d’en valoriser un maximum. Le Port de Marseille Fos se pose en « catalyseur » d’une approche cohérente et partagée. Synchronicity compte des références en milieu urbain avec des résultats avérés. « Notre parti-pris est qu’il n’existe pas de déchets, que des ressources et des gisements » indique Maxime Ducoulombier, son dirigeant.

FillnDrive est mise au défi par Air Liquide d’imaginer une application digitale entre utilisateurs et constructeurs de solutions de mobilité hydrogène, notamment pour faciliter une optimisation des trajets des véhicules par rapport au positionnement des stations. Née en 2019, l’entreprise a conquis la confiance d’une quinzaine d’acteurs de la distribution d’hydrogène et de GNV qui ont adopté sa plateforme cloud et son application mobile. 

Atoptima travaillera sur une ambition similaire aux côtés de CMA CGM. L’armateur souhaite un outil d’aide à la décision pour accélérer le passage aux véhicules zéro émission chez les gestionnaires de flottes de poids lourds électriques et hydrogène. Son partenaire, éditeur de logiciels, devra étudier et analyser les flux de camions sur le port et l’Aéroport Marseille-Provence, croiser des cartographies (trajets, stations…) pour parvenir à optimiser les tournées, les chargements, les emplois du temps des chauffeurs… « Nous résoudrons ce problème par diverses technologies pour faire plus et mieux » assure Adrien Duruisseau, son responsable des opérations. 

Du numérique en multi-applications

Le thème « Port performant » regroupait également trois défis définis respectivement par Bouygues Energie & Services, ArcelorMittal Méditerranée et Servaux. Convaincu que leur complémentarité permettrait d’aboutir à une solution vraiment opérationnelle, Bouygues a choisi Kipsum qui s’appuie sur l’intelligence artificielle pour réduire la consommation d’énergie de 10 à 25% dans des bâtiments industriels, tertiaires ou en milieu urbain (éclairage, transport…) et Etap, éditeur de logiciels d’analyse des réseaux électriques. A deux, ils devront élaborer un jumeau numérique pour la flexibilité et la mobilité énergétique. Le sidérurgiste de Fos-sur-Mer recherche pour sa part le moyen d’améliorer la sécurité de ses personnels sur ses hauts-fourneaux où personnels et engins se côtoient près de la fonte en fusion à 1 500 degrés. « Nous voulons mieux détecter les situations à risque » dit-il.

Neuronalys développera avec lui un système par analyse d’images apte à concentrer et traiter en temps réel un flux continu de données pour devenir « l’ange gardien virtuel » des opérateurs.

La start-up marseillaise Keeex, spécialiste des technologies de « blockchain » aidera pour sa part Servaux à simplifier la gestion des documents réglementaires des navires tout en la sécurisant de manière absolue, pour éviter fraudes, usurpations ou cybercriminalité. 

Une pédagogie par l’action

Les deux derniers défis d’un « Port citoyen » étaient soumis par Hammerson / Les Terrasses du port, et Véolia pour trouver de nouveaux usages aux toitures du centre commercial. A la fraîche y déploiera une ferme urbaine qui servira aussi à sensibiliser la population aux productions locales de fruits et légumes ou à former des agriculteurs.

Quant à RWE Renouvelables, désireux de promouvoir l’éolien en mer par le tourisme, il s’appuiera sur Platypus Craft et ses moyens d’exploration du littoral et du monde sous-marin, dont un bateau semi-submersible naviguant sur ou sous l’eau, déjà expérimenté entre Marseille et Monaco. A la restitution des résultats de tous ces projets et travaux, début juillet 2023, cette 4^ème édition du « Smart Port Challenge » viendra définitivement confirmer que la Métropole Aix-Marseille-Provence n’a pas usurpé sa labellisation de « Capitale européenne de l’Innovation ». Depuis sa création, le concours a mobilisé 31 lauréats et 24 porteurs de défis. 

En savoir plus : lefrenchsmartportinmed.com

Crédit photo : Port de Marseille Fos