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Aéroport Marseille Provence : Les clefs d'une situation financière « tout à fait » acceptable

C'est son premier exercice complet en tant que société aéroportuaire. Si l'aéroport provençal ne devrait pas être concerné par la privatisation cette année, ses ratios financiers, de nature à aiguiser les appétits, se distinguent parmi les grands aéroports métropolitains. Focus.
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    Mercredi 13 janvier 2016

    Alors que l’annonce d’un attentat suicide attribué au groupe État islamique dans un quartier touristique d'Istanbul venait à peine de « tomber » sur les radars médiatiques, l’aéroport Marseille Provence tenait sa conférence de presse, celle qui fait office de bilan annuel. L’événement turc n’est évidemment pas de nature à réenchanter un trafic aérien hexagonal impacté par les attentats de Paris en fin d'année, les lignes desservant la capitale au départ des métropoles ayant enregistré un recul de 5,5 % en novembre et de l'ordre de 10 % sur les deux derniers mois au départ de Marseille.

    Il est d’autant plus dommageable que la Turquie figure parmi les destinations les plus prometteuses de l’aéroport provençal, enjeu d’ailleurs d’une petite concurrence entre Turkish Airlines, qui a posé les trains d’atterrissage sur le tarmac phocéen en 2013, « chatouillant » de fait Pegasus opérant depuis 2010. Désormais, la major turque assure une liaison quotidienne, voire jusqu’à deux fois par jours.

     

    Premier bilan comptable de la SA

    Quoi qu’il en soit, la présentation annuelle fut aussi l'occasion de présenter le premier bilan d'un exercice complet en tant que société aéroportuaire, Marseille faisant partie des 12 plateformes concernées en France par la loi aéroportuaire de 2005, qui prévoit le désengagement de l’État et l’abandon du statut d’établissement public. Depuis le 1er juillet 2014, l’aéroport, dont la CCI Marseille Provence a la concession jusqu’en 2017, est une SA dont le capital est réparti entre la CCIMP (25 %), l’État (60 %), et les collectivités territoriales (15 %)*.

     

    Recettes extra-aéronautiques de près de 75 M€

    En 2015, l’aéroport a dégagé un chiffre d’affaires estimé (comptes non encore audités) de l’ordre de 130 M€, soit peu ou prou la même estimation que l’an dernier (129 M€ en 2014), dont 44 % tirés des recettes extra aéronautiques, comme la restauration et les parkings, « celles qui nous intéressent et qui sont un indicateur clef de la performance économique », ne manque de relever Pierre Régis, le président du directoire de l’aéroport. Les deux autres sources de revenus étant les taxes et les redevances aéroportuaires payées par les compagnies aériennes (ratio égal de l’ordre de 28 %).

     

    Endettement de 9,1 M€

    « 2015 est une année acceptable, conforme aux prévisions sur le plan du trafic et financier », analyse sobrement Pierre Régis, jugeant l’endettement de 9,1 M€ « relativement faible par rapport à d’autres aéroports français et au regard des investissements consentis », en grande partie par l’autofinancement. Le président du directoire avait fait le même commentaire en 2014, l’endettement n’était alors « que » de 11,7 M€ (33,3 M€ à fin 2012, 39 M€ fin 2011) et devrait être « nul d'ici à deux ans ». Selon le dernier rapport publié en 2015 par le ministère du Développement durable (données arrêtées en 2012), la plate-forme aéroportuaire Marseille Provence a réduit en sept ans ses dettes de plus de 50 M€.

     

    Privatisation de Marseille, pas au programme de 2016

    À cet égard, l’aéroport se distingue au sein du palmarès des premiers aéroports métropolitains (Nice, Lyon, Toulouse, Bâle-Mulhouse) car dans le même temps, Nice Côte d’Azur est passé de 158 à 175 M€, Toulouse, de 84 à 140 M€ et Bâle de 118 à 120 M€. Seul Lyon a réduit de 38 M€ mais était encore autour de 90 M€ en 2012.

    AMP (à ne pas confondre avec Aix-Marseille Provence Métropole !) présente donc un endettement faible, rapporté au chiffre d’affaires (de moins de 30 % alors qu’il flirtait entre 80 et 90 % à Nice, 60 % à Lyon, 122 % à Toulouse, 113 % à Bâle Mulhouse).

    Une bonne santé financière qui « constitue le socle d'un vaste programme de développement pour les années à venir », confirme Jean-Paul Ourliac, président du conseil de surveillance de l'aéroport, qui ne sera pas concerné par la privatisation en 2016. « Ce n’est pas au programme cette année », répond Pierre Régis, alors que bruissent les rumeurs de l’ouverture imminente du capital de Lyon et de Nice avec le lancement des appels d'offres « probablement en février », et d’« une finalisation des opérations pour la fin de l'été », selon l'agence de presse Reuters.

    Inscrite dans la loi Macron, elles auraient dû d'ailleurs intervenir en 2015 mais les élections régionales ont ajourné le processus. À Nice comme à Lyon, l'État français entend céder la totalité des 60 % qu'il détient. À Toulouse, il a lâché, en avril 2015, 49,9 % pour 308 M€ au consortium chinois Symbiose.

     

    Jetée d'embarquement internationale pour les avions long-courriers

    En attendant les « 13 millions de passagers à l'horizon 2030 » promis par Jean-Paul Ourliac, l’aéroport poursuit sur sa lancée ses investissements (une des plus importantes périodes de son histoire, autour de 90 à 100 M€ jusqu’en 2023). Après avoir achevé l'extension de l'aérogare low cost mp2 en octobre 2014 (une autre est anticipée à échéance 2018 - 2020), la société aéroportuaire a entamé en 2015 le réaménagement des aérogares 1, 3 et 4 du terminal mp1, dont les travaux se dérouleront jusqu’en 2017 pour les regrouper à terme (2019-2021) en un « cœur de d’aérogare », qui sera longé dès 2017 par une promenade piétonne, et doté d'une gare routière de 14 quais (2016-2017) puis d’une desserte en bus « gare SNCF - Vitrolles - Aéroport » (2018-2019).

    Plus de « 15 % des passagers arrivent en bus, justifie Julien Boullay, directeur du marketing. Nous sommes le premier aéroport en région en nombre de ville reliées en transports collectifs ». À l'heure actuelle, 196 bus et 65 trains partent chaque jour de l'aéroport, avec 65 trains, selon le directeur.

    À horizon plus lointain (2022-2023), AMP anticipe la construction d'une jetée d'embarquement internationale de 20 000 m² pour les avions long-courriers gros porteurs.

    Profitant de cette reconfiguration, l’aéroport, qui arbora les couleurs de l’Euro 2016, entend faire de la relation clientèle sa meilleure alliée, en lançant dès ce printemps une « open innovation », plateforme sur laquelle les usagers, clients et prestataires vont pouvoir influencer leur aéroport de demain.

    Marketé « #Et si vous imaginiez l’AMP de demain avec nous ? », ce travail participatif ira jusqu’à la nouvelle identité visuelle de l’aéroport. Peut-être l’occasion de changer de nom, qui se télescope avec l’appellation de la toute naissante Métropole ?

     

    A.D 

    *5 % Région, 5% Conseil départemental, 4 % MPM, 1 % Ville de Vitrolles

     

    Fin des heures glorieuses de la croissance du trafic ?

    Tandis que Jean-Paul Ourliac, président du conseil de surveillance de l'aéroport, table sur 8,4 millions de passagers en 2016 grâce notamment à l’ouverture de 13 nouvelles lignes et sur une perspective de « 13 millions en 2030 », les heures glorieuses, qu’ont connues les trafics aéroportuaires en province ces dernières années, a néanmoins fait place à la stabilisation. Depuis 2013, Aéroport Marseille Provence est abonné à la croissance « flat » (0,4 % en 2013, 0,9 % en 2014 et 1 % en 2015).

    Après la grève des pilotes d'Air France, qui avait contrarié les perspectives de trafic l’an dernier, elle a subi cette année « les difficultés rencontrées avec la base opérationnelle d'Air France qui nous ont davantage impactés car la compagnie avait ouvert ici plus de lignes », indique Julien Boullay, directeur du marketing. L’arrêt par Hop-Air France de 11 lignes européennes s’est soldé par un recul de près de 11 % du trafic par rapport à 2014, alors que « notre croissance de trafic aurait été de 7,5% sans cela ».

    Avec 8,26 millions de passagers en 2015, le troisième aéroport français de province ne parvient pas (encore) à détrôner Lyon Saint-Exupéry (8,7 millions), et creuse son écart avec lui par rapport à l’an dernier, qui n’était alors que de 284 856 passagers, mais maintient son différentiel de quelque 600 000 passagers avec Toulouse et ses 7,67 millions de passagers.

    En revanche, Marseille, qui a encore grignoté un point à l’international avec 59 % du trafic, réalise une belle performance par rapport à la bonne élève de la classe nationale qu’est Nice avec sa clientèle internationale à 63,3 % de ses 12 017 000 passagers.

    Marseille franchit aussi une ligne de crête : pour la première fois de son histoire, le terminal low cost mp2, ouvert en 2007, franchit la barre des 2 millions de voyageurs (+ 12 % à 2 203 824) dont 1,84 million apportés par Ryanair.

    Le trublion irlandais s’arroge ainsi 22,3 % de parts de marché de la plate-forme marseillaise, dont la croissance de 5,1 % contraste avec celle du leader Air France (31,8 % de PDM avec 2,68 millions de passagers), en perte de près de 11 points. La desserte aérienne de Londres, qui a désormais une équivalence ferroviaire , caracole avec plus de 500 000 pax.

    A noter par ailleurs la croissance de l’autre compagnie emblématique du low cost, EasyJet, dont le trafic au départ et à destination de Marseille a progressé de 51 % avec 241 036 pax même si ses parts de marché restent faibles, de l’ordre de 2,9 %.

    A.D

    Et si l’Asie s’imposait ?

    2015 avait été marquée par des fermetures (13 destinations d’Air France Hop !), des retours (Alitalia) des lancements (Manchester avec EasyJet), des renforcements de capacités ou de fréquences (Volotea, Turkish) et des débuts prometteurs (les vols charters vers la Corée). Amorcés en 2014 avec 3 vols, puis 4 en 2015, ils vont passer à 8 en 2016, ce qui donne des ailes à l’aéroport pour copier-coller le schéma sur la Chine. 

    La société aéroportuaire faisait d’ailleurs partie du pool, aux côtés du Comité régional du tourisme PACA, de Bouches-du-Rhône Tourisme, de l'Office du tourisme et des congrès de Marseille, qui a organisé du 9 au 12 janvier, des éductours auprès de 70 tour-opérateurs chinois. L’initiative s'est conclue par un workshop pendant lequel plus de 120 professionnels du tourisme de la région ont pu leur présenter leur offre.

     

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