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1er accélérateur des 146 000 entreprises de la Métropole

Covid-19 : 15 milliards d’euros pour relancer la filière aéronautique

L’Etat a annoncé le 9 juin le « Plan de soutien à l’aéronautique pour une industrie verte et compétitive ». Notre territoire en bénéficiera.
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    Mercredi 10 juin 2020

    « L’industrie aéronautique française et européenne était habituée depuis près de 30 ans à la croissance. La crise y a mis un coup d’arrêt brutal » a souligné le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire, le 9 juin. Airbus évoque ainsi une réduction de 35 à 40% de ses cadences de production sur ses principaux programmes avec un risque d’effets en cascade sur ses partenaires et sous-traitants. Selon le ministre, « la reprise sera au mieux progressive, plus probablement très lente » pour un secteur qui représente en France 300 000 emplois et 58 milliards d’euros de chiffre d’affaires. L’appui aux grands groupes (Airbus, Safran…) rejaillira sur les PME. Ce « Plan de soutien à l’aéronautique pour une industrie verte et compétitive » vise parallèlement à accélérer la transition écologique du transport aérien afin de diviser par deux ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050 par rapport à 2005. Il ambitionne d’agir dans trois directions : répondre à l’urgence en soutenant les entreprises en difficulté et protéger leurs salariés, investir dans les PME et les ETI pour accompagner la transformation de la filière et investir pour concevoir et produire en France les appareils de demain.

    Objectif : « rester une nation leader de l’aéronautique dans le monde ». Au total, le plan représente plus de 15 milliards d’euros d’aides, d’investissements et de prêts et garanties. Ses priorités ont été définies avec le GIFAS (Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales) et les industriels.
     

    Répondre à l’urgence


    Les mesures d’appui aux entreprises mises en œuvre au début de la crise du COVID-19 restent applicables. L’activité partielle a déjà bénéficié à 651 sites industriels et 110 000 salariés du secteur. Des discussions sont en cours « pour créer un nouveau régime d’activité partielle de longue durée », compte tenu des temps longs dans l’aéronautique et le spatial. Il pourrait être « applicable dès juillet dans les entreprises où cela sera nécessaire » assure le ministère. En complément, pour favoriser le maintien en emploi, des salariés en sous-activité chez de grands donneurs d’ordres pourraient travailler temporairement « à un coût abordable » dans des entreprises en manque de compétences. Le dispositif s’inscrira dans un cadre réglementaire « incitatif à l’activité ». Par ailleurs, les sociétés de la filière se sont déjà vu accorder 1,5 milliard d’euros de Prêts Garantis par l’Etat (PGE) à mi-mai. L’assurance-crédit publique avec Bpifrance Assurance Export se voit renforcée dans son rôle d’amortisseur de crise pour éviter les annulations et reports de commandes par les compagnies aériennes du fait de l’effondrement du trafic aérien. L’Etat met en place également « un moratoire sur les remboursements en principal des crédits à l’exportation octroyés aux compagnies aériennes pendant 12 mois à partir de fin mars 2020 ». Le dispositif concerne les contrats déjà garantis et les prêts en cours de remboursement. Outre de préserver les défaillances de paiement, il constituera un soutien aux négociations commerciales dans les entreprises exportatrices. Il reste cependant soumis pour les bénéficiaires à la contrepartie de « ne pas verser de dividendes ou d’autres montants à leurs actionnaires et à ne pas mettre en œuvre de programmes de rachat d’actions ». Enfin, l’Etat s’engage à abonder à la charge du secteur en passant des commandes anticipées pour la Défense, la Gendarmerie, la Sécurité Civile (avions, hélicoptères, drones) pour un montant évalué à 832 millions d’euros. Dans notre région, des anticipations de commandes concernent Airbus Helicopters, à travers les H225M Caracal de l’Armée de l’Air, par exemple. 

     


    Transformer la filière


    Faire grandir les TPE et ETI, accroître leur compétitivité (robotisation, digitalisation…), moderniser les chaînes de production… Voilà un objectif de l’Etat auquel s’attèle depuis quelques années sur la région TEAM Henri Fabre dans les matériaux, procédés et services avancés liés à l’industrie du futur. Le ministère a évoqué la mobilisation de deux outils financiers. Présenté comme « un fonds d’investissement aéronautique », le premier représente un montant de 500 millions d’euros de capital, dès juillet, qui doit permettre à terme d’atteindre 1 milliard d’euros de capacité de financement pour intervenir en fonds propres dans des entreprises au savoir-faire critique et consolider la filière. Il sera approvisionné par Airbus, Safran, Dassault Aviation, Thales et l’Etat via Bpifrance. Il doit être opérationnel dès l’été 2020. Le second, sous forme de subventions, s’élève à 300 millions d’euros afin d’accompagner fournisseurs et sous-traitants de la filière dans leur montée en gamme. Il se veut « un fonds d’accompagnement public à la diversification, la modernisation et la transformation environnementale des procédés ». En Provence-Alpes-Côte d’Azur, le « Parcours Sud Industrie 4.0 » de la Région, risingSUD et TEAM Henri Fabre auquel les PME peuvent actuellement candidater s’inscrit déjà totalement dans cet esprit. 500 entreprises doivent être accompagnées d’ici à 2022.

     


    Produire les appareils de demain


    La France veut contribuer fortement en dix à quinze ans à la décarbonation du transport aérien, avions comme hélicoptères, dans le civil comme le militaire. La démarche comprend la réduction de consommation de carburant, l’électrification des appareils, la transition vers des carburants neutres en carbone comme l’hydrogène… L’Etat va donc affecter 1,5 milliard d’euros d’aides publiques sur les trois prochaines années pour soutenir la R&D et l’innovation dans ces domaines dont 300 millions d’euros dès 2020 et 600 millions d’euros par an en 2021 et 2022 (avec appui partiel du plan de relance européen). Cet engagement consiste à préparer la marche vers les démonstrateurs des successeurs des avions A320 et hélicoptères légers Ecureuil ainsi que des futurs appareils d’affaires ou régionaux… Le Programme d’Investissements d’Avenir (PIA) sera également renforcé sur les systèmes de propulsion hydrogène. L’ensemble des mesures doit être déployé dans le respect d’une « Charte d’engagements sur les relations entre donneurs d’ordres et sous-traitants » destinée à préserver les savoir-faire et compétences présents en France, par des stratégies et une solidarité communes.

     

    Chiffres-clés de la filière aéronautique française
    1 300 entreprises industrielles
    58 milliards d’euros de chiffre d’affaires dont 44% à l’export et 77% dans le civil
    58 000 recrutements sur les 5 dernières années
    300 000 emplois directs et indirects
    34 milliards d’euros de balance commerciale positive avec le reste du monde
    En Région Sud, près de 200 entreprises emploient plus de 25 000 salariés dont 18 100 sur la seule filière aéronautique.
     

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