> Et si la Provence faisait de son ciel étoilé un vecteur touristique ? | CCI métropolitaine Aix-Marseille-Provence
Skip to main navigation Skip to main navigation Aller au contenu principal Skip to breadcrumb Skip to footer
1er accélérateur des 146 000 entreprises de la Métropole

Et si la Provence faisait de son ciel étoilé un vecteur touristique ?

Parmi les propositions touristiques insolites, il en est une que la région PACA exploite peu alors qu'elle bénéficierait d'un patrimoine étoilé. Il s’agit de l’astro-tourisme, qui fait de la qualité du ciel une proposition de séjour. En région, l'offre est portée par une quinzaine d’« adresses ».
  • #TOURISME
  • Partagez sur Facebook Partagez sur Twitter Partagez sur LinkedIn
    Partagez par Email
    Imprimez
    Mercredi 16 mars 2016

    S’il fallait réduire à une équation les grands mouvements qui ébranlent actuellement l’industrie touristique, il suffirait de poser ainsi les termes arithmétiques : influence des nouvelles technologies « plus » transformation des comportements du client « moins » explosion du tourisme de masse « égal » règne de l’hyper segmentation et l’hyper personnalisation.

    À l’aube de chaque année, les nouvelles tendances en matière de consommation touristique font l’objet de décryptages en tout genre par des cabinets spécialisés. Ils tissent tous plus ou moins la même phraséologie : le tourisme éclate en une multitude de concepts. Et le voyageur a besoin de ruptures.

     

    Portrait-robot du voyageur post-tourisme de masse

    Le voyageur, de l'ère post-tourisme de masse, serait en attente d’une aventure plus « expérientielle et sensorielle » (recherche d’expériences inédites, vivre la destination comme un résident, expérimentation du quotidien de populations locales).

    Il serait aussi soucieux de mieux-être, à ne pas confondre avec le bien-être (priorité à la rencontre et au partage avec les autres).

    Il attendrait une proposition créative (redécouverte de savoir-faire artisanaux : souffler des pièces de verre à Biot, s’initier à la rumba catalana à Barcelone, apprendre à faire des calissons à Aix-en-Provence).

    Il pratiquerait volontiers le « volontourisme » (entretien d’espaces naturels, missions scientifiques, nettoyage des plages ou de sites protégés, restauration du patrimoine…).

    Il serait aussi en demande d’un « slow tourisme » qui privilégie les transports collectifs (il préfère le périple avec des ânes sur la route de Stevenson dans les Cévennes au rallye en 4×4).

    Il goûterait bien au glamping (contraction de « camping » et de « glamour » pour traduire l’envie de vivre loin de la frénésie urbaine), et au woofing (réseau mondial de fermes bio).

    Il aurait aussi une appétence (un peu sordide) pour le « dark tourisme » (traduire par le « tourisme de la désolation ») : Tchernobyl, les paysages dévastés de la Nouvelle-Orléans, la vue plongeante sur Guantanamo, la virée dans la jungle urbaine de Soweto ... pour lesquels des circuits touristiques tracés « permettent aux visiteurs de voir les sites sans danger », promettent les tour-opérateurs.

     

    Une quinzaine d’« adresses » en PACA

    Parmi les propositions insolites, il en est une que la région PACA exploite peu, à l’exception toutefois des départements des Alpes-Maritimes et des Hautes-Alpes, qui revendiquent leur patrimoine étoilé. Il s’agit de l’astro-tourisme, qui comme son nom ne l’indique pas (non, il ne s’agit pas du tourisme spatial), fait de la qualité du ciel une proposition de séjour. L’offre est souvent portée par des associations d’astronomie et en région, une quinzaine d’« adresses » en font un vecteur touristique.

    En pratique, les propositions peuvent se décliner en séjours de plusieurs jours dans les pays possédant des observatoires réputés comme au Chili, ou à l’occasion de phénomènes dits exceptionnels comme l’éclipse annulaire (la lune passant devant le soleil provoquant l’obscurité) attendue en septembre dans l’hémisphère sud. Ou encore pour chasser les aurores boréales en Islande ou les constellations au cœur des steppes en Mongolie.

    Deux organismes de voyages astronomiques sont notamment connus pour les séjours à l’étranger (l’Association française d’Astronomie et l’anglaise Astro Trails). Mais l’offre touristique peut aussi prendre d’autres formes.

     

    Gîte astronomique dans les Hautes-Alpes

    L'Observatoire des Baronnies Provençales (photo), domaine astronomique avec gîtes et chambre d'hôtes (capacité de 16 lits) créé en 2006 par Hélène et Marc Breton au cœur d'un parc naturel régional dans les Hautes-Alpes, propose plusieurs formules pour différents publics conjuguant observation et formation sur les planètes jusqu’à la location de télescopes. Une présence sur laquelle a surfé le département des Hautes-Alpes pour valoriser et préserver son patrimoine nocturne en entrant dans une démarche de « département étoilé ».

     

    Observatoire de Haute-Provence : une réputation internationale

    Dans les Alpes-de-Haute Provence, l’Observatoire de Haute-Provence (OHP), site d’observation et de recherche scientifique (astronomie, océanologie, géosciences de l'environnement etc.) rattaché au CNRS (fédérée avec le Laboratoire d'astronomie de Marseille au sein de l'observatoire astronomique de Marseille-Provence depuis le 1er janvier 2000), est réputé mondialement pour sa recherche sur les planètes extrasolaires (son télescope de 193 cm a notamment permis la découverte de la première exoplanète).

    Si le site, implanté près du village de Saint-Michel, accueille principalement des chercheurs de toute l’Europe, il ouvre aussi l’été ses télescopes à un plus large public.  

     

    Réserves internationales de ciel étoilé

    L’OHP est, avec le Pic du Midi en ex-Midi-Pyrénées, un des seuls sites français à figurer dans une liste mondiale de 13 zones de protection autour des observatoires astronomique (ZPOA), liste dominée par des sites nord-américains.

    La « Provence des étoiles », 10 000 ha sanctuarisés dans la commune varoise de Rocbaron, est par ailleurs, avec le Pic du Midi, l’une des deux Réserves internationales de ciel étoilé (RICE) en France.

    Les ZPOA, qui bénéficient d'une zone tampon où la pollution lumineuse est strictement contrôlée, comme les RICE ne bénéficient pas à ce jour d’une reconnaissance par l’UNESCO, faute de critères permettant de les prendre en considération au titre de la Convention du patrimoine mondial. Mais elles ont été créées à l’initiative de l'IDA International Dark-Sky Association, organisation de référence, en vue de labelliser des sites « jouissant d’un ciel étoilé d’une qualité exceptionnelle et qui fait l’objet d’une protection à des fins scientifiques, éducatives, culturelles ou dans un but de préservation de la nature ».

     

    Le ciel peut très vite s’emballer

    Estampillé « meilleur ciel de France métropolitaine » en 2002 par la publication Ciel et Espace, qui avait alors édité une carte de la qualité du ciel nocturne, le Parc naturel régional des Causses du Quercy créé en 1999 est entré sur les radars des astronomes-amateurs de façon inattendue. Depuis, il capitalise sur cette appellation pour en faire un argument touristique, organisant notamment les « Rencontres astronomiques du ciel noir en Quercy » qui draine des centaines d’adeptes.

    Mieux, la préservation du ciel nocturne est devenue un des objectifs prioritaires du parc, qui a édité une Charte de protection du ciel et de l'environnement nocturne, signée par une cinquantaine de communes concernées par le périmètre, s’astreignant de fait à une réduction des émissions lumineuses.

    Un phénomène similaire à l’astro-tourisme est en train d’émerger, érigeant les sites photographiques urbains ou naturels comme des spots de tourisme. Pour l’heure cantonné aux passionnés de la focale, le marketing lui a déjà trouvé un concept : le visio-tourisme.

     

    A.D

     

     

     

     

     

     

     

    Nos dernières actualités