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1er accélérateur des 146 000 entreprises de la Métropole

ITER : Trois marchés, des opportunités pour les PME

À l’invitation de la CCIMP, deux représentants d'ITER et trois adjudicataires de marchés récents ont présenté ce mardi 17 février à l'Ecole des Mines de Gardanne leurs besoins en sous-traitance.
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    Vendredi 20 février 2015

    Si le planning ne cesse de glisser, le chantier de construction, qui aura généré environ 18 millions d’heures de travail sur le site entre 2010 et 2020 (2022 désormais), avance néanmoins. Le 27 août 2014, à l’issue de huit mois de travaux, était enfin finalisé le « plancher » (radier en béton armé nommé in situ B2) du complexe Tokamak, la vaste structure qui comprendra trois bâtiments stratégiques, dont le très attendu réacteur (le Tokamak) de 23 000 tonnes (les deux autres étant le système de diagnostic et l'installation tritium).

     

    Après le « plancher », les murs

    C’est le 4 novembre dernier que s’amorçait l’édification des murs inférieurs du complexe, dont la construction demandera entre quatre à cinq ans. Il aura donc fallu quatre ans pour mener à terme la première phase, qui consistait à aménager les terrains (une fosse sismique de 17 m de profondeur et de 130 m de long sur 90 m de large) pour recevoir le radier, le soutènement, et les plots parasismiques qui protégeront le complexe en cas d'événement sismique. Et d’ici octobre, le hall d'assemblage, où seront pré assemblés les principaux éléments du réacteur, devrait être prêt pour l’installation de deux ponts roulants indépendants montés sur rails (qui serviront à manutentionner les très lourdes pièces de la machine entre les bâtiments). Il faudra en revanche attendre 2017 pour que soit hissée la toiture. C’est dire que dans les deux à trois années qui viennent, les effectifs devraient ainsi passer de 300 à plus de 2 000.

     

    100 M€ de dépenses par an en prestations d’entreprises

    À ce jour, l’agence domestique européenne Fusion for Energy, en charge de la coordination technique et financière de la construction des 39 bâtiments scientifiques de la plate-forme, doit encore attribuer pour près de 3 Md€ de travaux. Sur les 2,11 milliards déjà attribués à des entreprises françaises, plus d’1,5 milliard auraient été engrangés par des sociétés de la région PACA.

    « On dépense actuellement 100 M€ par an en prestations d’entreprises. Un volume de plus de 800 M€ vient d’être attribué pour la construction du complexe principal (valeur  300 M€, attribuée au consortium franco-espagnol VFR*), les corps d’état techniques (valeur : 530 M€, attribué au consortium franco-allemand Cofely et M+W Group, NDLR) et les bâtiments en structures métalliques (Ferrovial) », explique Laurent Schmieder, responsable du projet au sein de Fusion For Energy.

     

    Une enveloppe de 20 M€ à distribuer

    Ce sont précisément les représentants de ces marchés qui étaient conviés par la CCIMP ce 17 février à présenter leurs besoins en sous-traitance. « Il nous reste pas mal de choses à attribuer, explique Guillaume Blanc, représentant le consortium VFR. Les appels d’offres ne sont pas encore lancés mais nos besoins sont de deux ordres : ceux liés à l’ouvrage et ceux qui nous permettront de travailler. Il y a les charpentes métalliques, les corps d’état secondaires, les faux plafonds, faux planchers, cloisons, préfabrication en béton etc. mais aussi des prestations intérim, contrôle qualité, outils de levage, fournitures électriques, transport, coffrage, signalisation, maintenance et gestion de déchets » énumère-t-il. Soit une enveloppe estimée à quelque 20 M€.

    Les candidats seront sélectionnés, poursuit le responsable, « en fonction de leur expérience dans la réalisation d’ouvrages similaires, de l’adéquation entre le chiffre d’affaire annuel et le montant des lots au regard de leur durée d’exécution, de leur solidité financière, de leurs engagements Qualité, Hygiène et Sécurité, Environnement. » Pour les travaux liés à l’ouvrage, l’aptitude à fournir des documents et travailler en anglais est impérative !

     

    Budget de 505 M€ à dépenser

    « Plus de 200 personnes sont déjà sur site et nous faisons travailler une trentaine d’entreprises », amorce Vincent Maillard, intervenant pour le compte du groupement Omega Consortium (Cofely du groupe GDF Suez et la société allemande M+W Gmbh). Le consortium est en charge du « lot TB04 », qui comprend les installations climatiques, électriques et mécaniques de 21 bâtiments (dont 3 classés en réglementation nucléaire). « Je dispose d’un budget de 505 M€ pour des prestations en ventilation, extraction, climatisation; production et distribution de fluides, moyens de manutention, distribution électrique ; installation incendie et en contrôle commande. »

     

    Exigences sévères

    La partie nucléaire représentant 70 % de son marché, le contrat est très contraignant « ce qui impose un processus très structuré de pré qualification des fournisseurs et sous-traitants, requérant beaucoup de qualifications et de documentations à fournir (jusqu’aux extraits de casier judiciaire !), le tout doit être soumis à approbation du client avant toute prestation, sachant que deux seuls niveaux de sous-traitance sont acceptés », détaille-t-il.  La pré-qualification va démarrer au 2e et 3e trimestre et les principaux appels d’offres devraient être édités dans le second semestre 2015.

     

    Accès à l’information pour les PME et TPE

    « Pour les petites entreprises, c’est difficile d’avoir de l’information sur des marchés de cette envergure. Pouvoir échanger avec les contractants nous permet d’identifier les lots sur lesquels nous pourrions nous positionner », explique Thierry Re, dirigeant de Senlio, un bureau d’ingénierie spécialisé dans les marchés de la construction, qui a participé à la journée.

    « Nous sommes spécialisés dans l’assurance qualité et nous venons d’avoir la confirmation qu’il y a une grosse demande. J’ai identifié les donneurs d’ordre. Nous allons nous mettre au travail afin de faire une offre bien ciblée », explique, pour sa part, Jean-Michel Granger d’A2i Conseil.

     

    Accompagnement spécifique

    « Les aspects réglementaires sont souvent perçus comme des obstacles mais il est normal qu’ils soient stricts lorsque les enjeux sont critiques », commente Jean-Claude Morey, spécialiste des projets industriels complexes, qui pilotera le dispositif d’accompagnement spécifique mis en oeuvre par la CCIMP pour préparer les entreprises du territoire à se positionner sur ces marchés.

    « Mais, je voudrais vous sensibiliser à l’intérêt pour vos entreprises, même TPE, d’aller sur ces grands projets. Ils constituent une source d’évolution et de travail en environnement techniquement et culturellement innovant. Par ailleurs, les charges associées se pérennisent tout au long des différentes phases du projet, qui souvent s’étale sur plusieurs décennies », encourage-t-il. Les marchés industriels complexes, facteur de pérennité de l’entreprise ? À confirmer.

    A.D

    * composé des entreprises françaises VINCI Construction Grands Projets, Razel-Bec, Dodin Campenon Bernard, Campenon Bernard Sud-Est, GTM Sud et Chantiers Modernes Sud ainsi que de l’espagnol Ferrovial Agroman

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