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1er accélérateur des 146 000 entreprises de la Métropole

La sous-traitance nucléaire se structure en PACA

Créé en 2011 dans le Gard rhodanien, le collectif d’entreprises Cyclium a officiellement lancé le 9 avril à Cadarache une antenne PACA. Vers la construction d’une filière nucléaire Sud Méditerranée…
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    Lundi 13 avril 2015

    Jusqu'à présent concentrée sur le Gard rhodanien, Cyclium Nucléaire et Technologies étend sa couverture géographique à la région PACA en installant une antenne à Cadarache. Avec pour objectif de couvrir le grand Sud Est méditerranéen et l’ambition de structurer « la première filière française spécialisée dans le démantèlement de sites nucléaires. » Regroupant une soixante d’entreprises (soit 450 M€ de CA et 4 000 emplois) intervenant sur tous les maillons de la chaîne, des études à la construction jusqu’à la maintenance et le démantèlement, l’association s’est déjà illustrée sur le territoire gardois pour avoir initié les Assises du démantèlement, dont la 2e édition a eu lieu en janvier et qui réunit à chaque fois quelque 300 participants de toute la France. Elle est aussi la cheville ouvrière du pôle national de valorisation des sites industriels (PVSI), implanté à Marcoule en 2014.

     

    Rendez-vous business du nucléaire civil

    C’est au château de Cadarache, le 9 avril, que Cyclium, présidée par Pascal Morel (directeur général d'Ecia basée dans le Gard), avait invité 470 représentants du monde nucléaire à laquelle ont répondu 121 personnes dont une centaine de sous-traitants. « L’ouverture d’une antenne à Saint-Paul-lez-Durance avec le soutien de la CCI Marseille Provence est une réponse à nos membres. Le but premier étant, dans la continuité du schéma Gard rhodanien, d’établir une interface collective avec les entreprises, le CEA, AREVA, l’IRSN, les institutions et élus locaux, » explique Guy Veidig, directeur commercial Nuclear Business à Marseille pour Derichebourg. Pour les cinq prochaines années, Cyclium s’est fixée plusieurs objectifs : « diversifier les compétences du groupement, accompagner la compétitivité de ses membres, favoriser les mutations technologiques et valoriser le savoir-faire du secteur ». Le 2 juillet 2015, elle coorganisera conjointement avec la CCI Marseille Provence le 5e rendez-vous business du nucléaire civil mais tiendra au préalable une première réunion dès le 21 avril dans les locaux de Cofely Ineo à Cadarache.

     

    Sur les trois réacteurs de recherche mondiaux en construction, un seul en France : il est à Cadarache

    « Bien qu’aucune centrale nucléaire ne soit implantée en région PACA, notre territoire a la chance de faire partie des régions ayant développé des compétences spécifiques, le recyclage dans le Gard et la recherche en PACA avec le site de Cadarache, l’un des plus importants centres R&D pour le nucléaire en Europe », fait valoir l'association. Laquelle n'a pas perdu de vue que sur les trois réacteurs de recherche en construction dans le monde, un seul en France. C’est à Cadarache que les ingénieurs planchent sur le réacteur Jules Horowitz (réacteur expérimental sur les comportements des combustibles et des matériaux pour les centrales électronucléaires). C’est également sur le site qu’est en train de se construire un prototype de réacteur nucléaire à fusion (cf.projet ITER,  (http://www.ccimp.com/actualite/entreprises/30652-iter-trois-marches-opportunites-pour-pme).

     

    La filière, en attente d'une feuille de route claire

    L’instant présent est stratégique pour la filière de l’atome civil. En atonie depuis la catastrophe de Fukushima au Japon en mars 2011, le secteur est en attente à la fois d’engagements clairs sur les intentions du gouvernement quant à la place réservée au nucléaire dans la mutation énergétique souhaitée (le Premier ministre Manuel Valls a évoqué un objectif pour 2025 de 50 % de nucléaire dans notre production électrique mais ne semble pas en accord avec la ministre de l'Écologie) mais aussi de visibilité sur la répartition des compétences entre EDF et Areva, priés par le gouvernement de faire converger leurs activités dans le nucléaire.

     

    Visibilité de marché sur un horizon de 50 à 100 ans

    Dans ce jeu de recomposition stratégique des principaux « actifs » du secteur, les sous-traitants n’ont évidemment pas beaucoup de prise mais sont directement concernés. Néanmoins, malgré Fukushima, malgré la décision de l'Allemagne de sortir du nucléaire et malgré les déboires des réacteurs de troisième génération, ils restent très confiants. « C’est un secteur qui offre une visibilité de marché sur un horizon de 50 à 100 ans dans l’exploitation et la maintenance, poursuit Guy Veidig. Nous sommes dans un environnement très concurrentiel et soumis à des aléas d’agenda dans les investissements. Mais nous avons des perspectives enthousiasmantes avec notamment la prolongation de la durée de vie des réacteurs (dont la moyenne d'âge est de 24 ans) via le programme de Grand Carénage d’EDF. » Un investissement potentiel estimé à 55 Md€ sur une décennie en rénovation et modernisation du parc nucléaire, qui fait office de mini plan marshall pour une filière qui n'a pas enregistré en France de projets de construction neuve depuis une vingtaine d’année (la troisième génération de centrale s’illustre par le seul EPR en construction à Flamanville).

     

    L’avenir de l’industrie tricolore se joue surtout à l’international

    L’avenir de l’industrie nucléaire française se joue surtout en dehors des pays occidentaux, où les priorités de la politique énergétique ont muté (l'Allemagne, l'Espagne et la Belgique ont annoncé une sortie définitive du nucléaire). En Chine, notamment, qui deviendrait à l'horizon de 2030 la première base installée nucléaire au monde, avec près d'un quart de la puissance installée. Mais aussi en Arabie saoudite, qui affiche son intention de s'équiper, d'ici à 2030, de 16 réacteurs nucléaires, pour assurer 20 % de ses besoins en électricité au moyen d'un budget de 100 Md$. Ou encore dans les autres pays du Golfe, en Inde et en Corée. Sachant que ces mêmes pays sont tout autant de sérieux concurrents. En Chine, par exemple, la filière nucléaire s'organiserait à grands pas...

     

    La filière nucléaire française (dans son ensemble, et pas exclusivement la filière électronucléaire, concernée dans cet article) est représentée par quelque 2 500 entreprises et plus de 220 000 salariés. Son chiffre d'affaires est estimé à 47 Md€, dont 12% sont réalisés à l’export. Elle présente surtout la spécificité d'être la seule au monde à être intégrée, de l’amont (les mines d’uranium) à l’aval (gestion des déchets). Leader mondial dans la construction, l'Hexagone occupe en outre l’une des trois premières places mondiales sur chacun des segments nécessaires à l’exploitation des centrales et cette expertise. Du fait de son expérience dans la réglementation, le pays est aussi un prescripteur en matière de normes : la certification RCC-M - Règles de Conception et de Construction des matériels Mécaniques des îlots nucléaires REP - est adoptée dans de nombreux pays. Encore naissant, le marché du démantèlement nucléaire est évalué à 220 Md€ d’ici à 2030 dans le monde, avec l’arrêt de 300 réacteurs programmés, selon le cabinet Arthur D.Little. Le démantèlement des installations civiles françaises est estimé à 31,9 Md€ par les exploitants.

     

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