L’idée paraît aussi simple qu’évidente. Elle n’avait pourtant jamais été explorée autrement que dans de beaux discours d’intentions jusqu’à l’année dernière et le lancement par la CCI Aix Marseille Provence – avec le soutien de la Métropole Aix-Marseille-Provence - du Metropolitain Business Act. Son principe ? Développer les achats et les relations d’affaires entre entreprises du territoire. Un an après sa mise en œuvre, 500 sociétés et plus de 100 grands groupes ont pris cet engagement, convaincus de pouvoir ainsi contribuer à accélérer leur croissance mutuelle et indirectement l’expansion de l’aire métropolitaine. Ce 19 juin, plusieurs dizaines de ces entreprises se sont retrouvées au Palais de la Bourse à Marseille pour mesurer les premières concrétisations de leur volonté collective et découvrir la prochaine phase de cette ambition.
Ce MBA part du postulat que « toute entreprise est acheteuse ». Il repose donc sur des « comportements d’achats incontournables » pour influer activement sur la dynamique économique commune. Le 1er consiste à prioriser sa quête de fournisseurs ou clients à proximité et à s’inscrire, ensuite, dans une relation pérenne avec le partenaire trouvé. L’engagement peut se prolonger par la constitution d’alliances ou de groupements pour bâtir ensemble des offres globales, entre acteurs locaux, par exemple pour répondre à des appels d’offres de collectivités ou de grands groupes. Mais il peut aller encore au-delà : s’impliquer dans des réseaux et événements locaux pour saisir chaque opportunité d’enrichir son carnet d’adresses et mieux appréhender les enjeux économiques territoriaux. Les Rencontres Business Industrie à la CCIAMP où les donneurs d’ordres industriels se présentent respectivement leurs partenaires PME les plus fiables et performants reflètent cet esprit. Valoriser des solutions innovantes conçues ou déployées dans la région constitue une autre illustration. Combien de start-ups provençales se plaignent en effet de ne pas décrocher leurs premières références dans leur zone d’implantation alors qu’elles ont parfois bénéficié d’aides publiques à la création ?
Cette année, l’approche s’approfondit avec l’élaboration d’une plateforme dématérialisée d’échange et de mise en relation entre acteurs locaux et l’instauration de formations adaptées pour conforter la montée en compétence des TPE/PME. Pour répondre au souci des participants d’apprécier les résultats de cette démarche de progrès, le MBA sera enrichi d’outils de suivi de ses retombées dans chaque entreprise. Plus globalement, il évaluera objectivement les courants d’affaires et achats engrangés pour « faire grandir la communauté » et par ricochet, l’économie métropolitaine. A ceux qui croiraient que cette stratégie vise surtout à encourager les donneurs d’ordres publics ou privés à passer commande de préférence à des partenaires locaux, comme le « Small business act » aux Etats-Unis réserve certains marchés publics à des PME, le Metropolitain Business Act promeut une vision plus élargie : il responsabilise les sociétés de taille modeste à ces pratiques vertueuses en les invitant aussi à se privilégier mutuellement.
En septembre prochain, l’initiative devrait devenir un véritable « Pacte PME Aix-Marseille-Provence Métropole » avec une gouvernance propre. Formation, événements et mécénat de compétences resteront des axes d’action et de coopération plébiscités par les grands groupes et les collectivités pour aider les PME à grandir, mais il intègrera également l’Open Innovation. La perspective semble porteuse : sur le plan national, le « Pacte PME » a permis l’émergence de 1 132 projets collaboratifs représentant 22,5 milliards d’euros d’achats.