> Quand arbitrer de Marseille les différends internationaux devient possible | CCI métropolitaine Aix-Marseille-Provence
Skip to main navigation Skip to main navigation Aller au contenu principal Skip to breadcrumb Skip to footer
1er accélérateur des 146 000 entreprises de la Métropole

Quand arbitrer de Marseille les différends internationaux devient possible

Dans le cadre de l'opération « 48 heures d'opportunités économiques » à l'initiative du Barreau de Marseille, a été lancée la Chambre d’arbitrage de Marseille pour l’Europe, l’Afrique et l’Asie. Un outil pour faciliter la vie des exportateurs. Les experts-comptables et avocats en garants et relais.
  • #INTERNATIONAL
  • #DROIT INTERNATIONAL
  • Partagez sur Facebook Partagez sur Twitter Partagez sur LinkedIn
    Partagez par Email
    Imprimez
    Lundi 3 juillet 2017

     

    « Il n’est pas d’entreprises solides sans les avocats, les experts comptables et les banques qui sont des maillons essentiels de la chaîne économique. Vous, professionnels de droit qui accompagnez les entrepreneurs, vous êtes aussi des entrepreneurs. À ce titre, vous êtes ici chez vous et par cette manifestation, vous témoignez que votre profession est ouverte sur le monde ».

     

    Le droit, le socle, et l’avocat, le relais

     

    Ce n’est donc pas à mots feutrés que Frédéric Ronal, vice-président de la CCIMP délégué à l’ouverture au monde selon la dénomination officielle, a accueilli ce 30 juin, au Palais de la Bourse, le barreau de Marseille (et ses 2 200 avocats), qui à l’occasion de sa rentrée solennelle, a choisi de « disrupter ». Comme doit le faire la profession, a glissé entre deux propos, Geneviève Maillet, bâtonnier du barreau de Marseille (photo) depuis janvier dernier et première femme à occuper cette fonction dans la cité phocéenne.

    Pour son rendez-vous annuel, l’ordre des avocats de Marseille proposait les 29 et 30 juin une « course » de 48 heures d’opportunités économiques sous les thèmes des nouvelles technologies (parce qu’elles obligent « les spécialistes du droit à anticiper sur les questions éthiques qui vont se poser inévitablement ») et de l’international. À cette occasion, le barreau marseillais a reçu une vingtaine de délégations étrangères, dont une importante représentation chinoise.

     

    Sauf-conduit

    À l’ordre du jour, des conférences, des pitch de start-up, des présentations d’entreprises « successfull » du territoire (CMA CGM, Corania, Jaguar Network, Wiko, Bourbon, Enovacom, etc.) visant à offrir à  un parterre de potentiel d’investisseurs un bouquet des « opportunités, potentiels et forces du territoire », signifie Geneviève Maillet. L’avocate spécialisée dans le droit maritime, médiatisée pour son rôle décisif dans le rachat de la société de Cassis Baudouin (moteurs marins) par le groupe Weichai Power Co. en 2009, alors que la société flirtait dangereusement avec la faillite, plaide depuis de nombreuses années pour l’ouverture à l’international.  

     

    Force de frappe exceptionnelle en faveur des échanges internationaux

     

    À l’issue d’un débat organisé à la CCIMP - Pourquoi investir ? -, au cours duquel a été présenté à des investisseurs étrangers tout ce qu’ils ne pourront plus ignorer (les grands projets en nombre, la diversité de filières dites d’excellence, les développements du Grand port maritime de Marseille, les enjeux de la croisière, les nouveaux projets d’Euroméditerranée, le quartier d’affaires qui est en train d’aménager un second pan de la ville…), a été officialisée la Chambre d’arbitrage de Marseille pour l’Europe, l’Afrique et l’Asie. Une initiative conjointe l’Ordre des avocats de Marseille, de l’Ordre des experts-comptables Marseille PACA, de l’UPE 13 et de la CCI Marseille Provence.

    « Les petites entreprises, qui font l’ossature entrepreneuriale de ce territoire, ont parfois du mal à s’y retrouver dans le maquis des réglementations. Lorsqu’elles sont confrontées à des difficultés à l’étranger, c’est souvent par méconnaissance. Et lorsqu’elles ont mis toutes leurs forces dans la balance pour aller chercher le business au-delà des frontières, elles ne peuvent pas se permettre un litige. Cet outil sera une aide supplémentaire à l’export dans le sens où il leur évitera, en cas de différents commerciaux avec une entreprise étrangère, de passer par un tribunal. Et ce, rapidement, sans frais extravagants et en toute confidentialité », détaille Jean-Luc Chauvin, le président de la CCI Marseille Provence, qui présidera l’institution « le temps du lancement » (cf. plus bas, Chambre d’arbitrage, mode alternatif de réglement des litiges).

     

    Casser les murs psychologiques

    L’élu, qui a fait des échanges avec l’Afrique un des axes de sa mandature et qui vient de lancer la communauté d’entrepreneurs des deux rives de la Méditerranée AfricaLink (cf. lien vers papier) voit dans cette création un outil supplémentaire pour lever les barrières et mettre sous amphétamines les échanges internationaux de Aix-Marseille Provence.

    Comme il se doit, la rentrée solennelle des 2 200 avocats s’est clôturée par la signature de la Déclaration universelle des droits de l’humanité par Yves Mahiu, président de la Conférence des bâtonniers représentant l’ensemble des bâtonniers français, en présence de Corinne Lepage, ancien ministre de l’environnement, avocat au barreau de Paris qui portera cette déclaration à l’ONU à la demande du gouvernement.

     

    A.D

    ©FJ

     

        L’arbitrage, une alternative au règlement des litiges ?

     

        Un peu d'histoire

    Efficace et discret pour les uns, long et coûteux pour d’autres, l’arbitrage a toujours fait débat dans le monde … sauf en France, où les juridictions, et particulièrement la Cour d’Appel de Paris, ont toujours soutenu cette alternative de règlement des litiges.

    Il n’est donc pas anodin que la capitale soit le siège de la Cour d’arbitrage de la Chambre de commerce internationale, une des institutions les plus respectées en matière d’arbitrage international. 500 procédures d'arbitrage seraient ouvertes chaque année à Paris.

    C’est aussi à Paris qu’a été initiée l’International arbitration Institute, un réseau de 539 membres de 53 nationalités.

    C’est également dans la capitale que l’on dénombre une forte concentration d’avocats spécialistes de l’arbitrage et des procédures arbitrales (la France se situe au 3e rang s’agissant des arbitres nommés ou confirmés par la Cour internationale d’arbitrage de l’ICC, après la Suisse et le Royaume-Uni).

     

        Utilité

    Dans le cadre d’investissements à l’étranger ou de contrats commerciaux internationaux, prévoir une clause de résolution des litiges qui permette de s’assurer que le différend sera tranché par des professionnels neutres et expérimentés dans un délai et un coût maitrisé, peut s’avérer utile. C’est le rôle de l’arbitrage, régi par le décret n°2011-48 du 13 janvier 2011 et les articles 1442 et suivants du code de procédure civile.

    En soustrayant le litige aux tribunaux, il est attendu qu’il économise les délais et lourdeurs du contentieux étatique. Applicable à toutes tailles de litiges, de quelques dizaines de milliers jusqu’à des centaines de millions d’euros, l’arbitrage est aussi pensé pour être accessible à toutes les entreprises. Près de 90 % des contrats internationaux contiendraient aujourd’hui une clause d’arbitrage.

     

        Avantages

    76 % des entreprises françaises et américaines se diraient satisfaites de ce mode de résolution des litiges. Au rang des avantages souvent mentionnés : rapidité, confidentialité, spécialité des arbitres en lien avec le litige, maîtrise des coûts, choix de demander aux arbitres de statuer en droit ou en amiable compositeur (en équité), exécution de la décision aisée même dans un contexte international.

     

        Limites

    L’arbitrage aboutit à une sentence qui règle définitivement le litige et qui a l’autorité de la chose jugée. Par rapport à un jugement, cette sentence présente donc l’avantage d’être non susceptible d’appel tout en bénéficiant des avantages de la Convention de New-York de 1958, assurant son exécution dans 145 États dans le monde.

    Il en résulte a contrario que les seuls recours possibles sont alors en annulation ( irrégularités de procédure). Et il revient aux tribunaux du lieu où la sentence est rendue la compétence de statuer sur la nullité.

     

        Coût

    Jusqu’à il y a une trentaine d’années, les universitaires, qui professaient que l’arbitrage était plus rapide et moins cher que les recours devant les juridictions étatiques, étaient rarement contredits. Depuis, la théorie est plus nuancée.

    Pour répondre aux préjugés, la Cour d’arbitrage de la CCI a réalisé en 2004 une étude sur les coûts réels de la procédure, selon laquelle en moyenne 2 % du coût global étaient imputables aux frais et honoraires facturés par la CCI (qui ont souvent en charge l’organisation et le suivi), 16 % aux honoraires des arbitres tandis que le solde relevait des prestations des conseils et experts des parties.

    Tous les praticiens s’accordent à dire que ce qui rend un arbitrage coûteux est la durée de la procédure.

     

       Depuis le 1er mars, des nouvelles règles

    La Cour internationale d’arbitrage de la Chambre de commerce internationale vient de réviser son règlement d’arbitrage. Il inclut désormais la possibilité de recourir à une procédure d'arbitrage simplifiée et accélérée pour tout litige dont le montant est inférieur à 2 M$ dès lors que la convention d'arbitrage a été conclue postérieurement au 1er mars 2017 (valable pour les litiges au-delà de 2 M$ dès lors que les parties en conviennent).

              Parmi les principales modalités :

    o La CCI peut désormais nommer un arbitre unique pour trancher le litige, alors même que la convention d'arbitrage liant les parties prévoyait un tribunal arbitral composé de trois arbitres.

    o Le tribunal arbitral ou l'arbitre unique n'est plus tenu d'établir d'acte de mission.

    o La possibilité de formuler de nouvelles demandes après la nomination de l'arbitre unique est désormais limitée. 

    o L'arbitre unique peut dorénavant choisir de trancher le différend en se fondant exclusivement sur les documents produits par les parties, sans tenir d'audience de plaidoirie ou d'audition de témoins.

     

    Nos dernières actualités