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Transfert du Palais de Justice du centre-ville de Marseille vers Euroméditerranée : les acteurs économiques réagissent

La CCIAMP, Mathieu Jacquier - Bâtonnier de Marseille, l’UPE 13, la CPME 13 et l’UMIH 13 réagissent suite à l’annonce du ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, du transfert du Palais de Justice du centre-ville de Marseille vers Euroméditerranée à horizon 2032.  
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Mardi 21 novembre 2023

Le Garde des Sceaux a pris sa décision et l’a annoncée lors d’un discours prononcé le 20 novembre depuis la cité phocéenne : le Palais de Justice quittera le centre-ville de Marseille pour Euroméditerranée à l’horizon 2032. 

 

Nous prenons acte et nous nous félicitons de l’engagement de l’Etat d’inscrire cette opération importante de création d’une Cité Judiciaire moderne du XXIème siècle (projet d’un montant de 360 millions d’euros pour le moment mais qui dépassera vraisemblablement les 500 millions d’euros) dans le cadre du plan « Marseille en Grand ».

 

Cependant, nous regrettons et condamnons - au nom du monde économique et plus généralement au nom des Marseillaises et Marseillais - cette décision pour plusieurs raisons.

 

Tout d’abord, sur la méthode inique du Garde des Sceaux qui a pris seul sa décision. Une décision prise depuis Paris que nous jugeons « hors sol » et ce, malgré les positions locales contraires.

 

De plus, M. Dupont-Moretti a profité d’un déplacement à Marseille pour faire cette annonce,

  • En marge de la prise de fonction du nouveau procureur de Marseille, Nicolas Bessone, devant les magistrats, mais sans avoir convié les représentants du monde économique qui se battent pour maintenir le Palais de Justice dans le centre-ville de Marseille depuis plus de trois ans ;
  • Alors qu’il a inauguré le jour même le nouveau Palais de Justice d’Aix-en- Provence qui lui a été maintenu dans le centre-ville d’Aix ;
  • Après une concertation « alibi », à charge, réalisée à la suite de l’insistance commune de l’Ordre des Avocats et des acteurs économiques, avec des chiffres (notamment sur les coûts des différentes hypothèses d’implantation) contestables.

 

Nous regrettons d’autant plus cette décision qui ne prend aucunement en considération les conséquences économiques, sociales et symboliques pour notre centre-ville, pour ceux qui y travaillent et pour ceux qui y vivent.

 

L’étude « Estimation de la consommation commerciale en lien avec le Palais de Justice de Marseille complétée des résultats de l’enquête diffusée aux avocats du centre-ville », commanditée par l’Ordre des avocats auprès de la CCIAMP, a pourtant fait apparaître :

  • Que 7 avocats sur 10 inscrits au Barreau de Marseille sont actuellement localisés à moins de 10 minutes à pied du Palais de Justice actuel ;
  • Que les dépenses locales réalisées en semaine par les avocats, leurs salariés et les agents publics du tribunal à proximité du Palais de Justice sont estimées à 18.3 millions d’euros par an (dont près de 7.4 millions d’euros pour les dépenses de restauration) ;
  • Que le départ du Palais de Justice du centre-ville de Marseille affecterait lourdement 200 commerces situés dans un périmètre immédiat.
  • Alors même que les violences urbaines de l’été dernier et que les crises successives ont encore accéléré la dégradation déjà avancée du centre-ville de Marseille.

 

Malgré nos demandes répétées, nous sommes également toujours dans l’expectative d’une étude socio-économique des services du Ministère de la Justice et de l’APIJ qui aurait dû être réalisée étant donné un investissement public supérieur à 100 millions d’euros (étude pourtant actuellement en cours au titre de la construction du nouvel Hôtel de Police).

 

Nous nous étonnons d’autant plus d’une telle annonce alors même qu’aucune piste concrète n’a été évoquée sur le devenir du Palais de Justice actuel, un bâtiment emblématique du centre-ville de Marseille, cher au coeur des Marseillaises et des Marseillais !


Au titre du plan « Marseille en Grand », nous demandons à la ministre en charge de ce plan, Mme Sabrina Agresti-Roubache, de reprendre ce dossier dans les meilleurs délais,

  • Dans des conditions plus proches de la réalité du terrain, du projet, de l’impact socio-économique avec un véritable chiffrage des travaux envisagés et avec une définition des véritables besoins des magistrats et des professionnels de la justice (au regard des évolutions des modes de travail et des nouveaux outils) ;
  • En faisant étudier objectivement par un cabinet tiers les 2 projets « Implantation Euroméditerranée » / « Implantation actuelle en centre-ville » ainsi qu’en réalisant les études d’impact socio-économique correspondantes ;
  • Et en proposant un véritable plan pour le centre-ville dans le cadre de « Marseille en grand » permettant de préserver et conforter son attractivité économique et sociale.

 

Cela passe pour nous par,

- La création d’un « Euroméditerranée du centre-ville » comme ce fut le cas pour le quartier de la Joliette permettant à l’Etat de piloter et de conduire opérationnellement cet enjeu majeur et transversal pour la 2e ville de France;

- La délimitation d’une zone franche urbaine (ZFU) sur ce périmètre ;

- (Et le cas échéant), la définition et la co-construction d’un grand projet économique en lieu et place de l’actuel site d’implantation des tribunaux en centre-ville.

 

Nous, acteurs du monde économique, restons mobilisés et déterminés sur ce dossier important pour la ville de Marseille et ses habitants.

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