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Christian Pellerin : Roi de La Défense et père des Docks

Sacré « Roi de La Défense » dans les années 1980, laminé ensuite par la crise immobilière et les affaires judiciaires, Christian Pellerin était reçu le 31 mars par le Club de l’immobilier Marseille Provence à la CCIMP. Rencontre avec celui qui est aussi le père des Docks.
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    Dimanche 5 avril 2015

    Les mauvaises langues pourront dire qu’il est encore en promo de son essai, paru en octobre dernier sous le titre volontairement équivoque : De la défense à l'attaque, Itinéraire d'un bâtisseur. Un titre à décoder à la lumière de l’actualité judicaire, que cette figure hors norme de la promotion immobilière des années 1980 a réveillée le 24 mars dernier, en assignant l'État à réparation après avoir été mis en examen durant neuf ans avant de bénéficier d'un non-lieu en 2013. Pour le Club de l’immobilier Marseille Provence, qui en a fait l’« homme remarquable » de sa 6e rencontre avec des « hommes remarquables » le 31 mars en l’accueillant à la CCIMP, en présence notamment de Laure-Agnès Caradec, élue à l’urbanisme de la Ville de Marseille, il était capital de recevoir un jour l’auteur de la renaissance de La Défense mais aussi – ce que l’on sait bien moins –, le fondateur de Radio-Classique et de nombreux événements culturels à l’instar de Jazz Antibes. Alors, entre deux allers-retours France-Brésil, où il passe désormais beaucoup de temps pour « monter » un hôtel à Prainha, il a fait une halte sur le Vieux-Port, dont il fut finalement peu question, alors que Christian Pellerin est à l'origine de l'opération « Immeuble des Docks », un des bâtiments emblématiques d'Euroméditerranée.

     

    Mitterrand et Barre

    Sacré « roi de La Défense » par François Mitterrand, le nom de Christian Pellerin reste indéfectiblement associé au quartier d’affaires des Hauts-de-Seine, qu'il a relancé en 1978 (dès 1973, la crise économique stoppe le développement de ce quartier, où pas un mètre carré de bureau ne va se vendre pendant quatre ans) pour en faire le premier quartier d'affaires en Europe. Non sans l’impulsion décisive d’un certain Raymond Barre, alors Premier ministre de Giscard, qui contre l'avis de tous va tonner : « Il faut terminer la Défense. » Et avec la confiance de Saint-Gobain, Rhône-Poulenc et IBM qui vont y emménager. De La Défense, il fut donc beaucoup question, après avoir passé son enfance au tamis de l’analyse (Christian Pellerin se construit en s'opposant à un père violent qui le rejette) et les débuts à la bougie du promoteur par accident (étudiant à l'ESSEC, il lui faut vendre le week-end des appartements afin de poursuivre ses études). Toujours est-il qu’à la fin des années 70, sa notoriété est à l’égal des tours (de grande hauteur) qu’il hisse vers le ciel. Et désormais lui restent épinglés au veston de sa glorieuse notoriété : « la réalisation du carrousel du Louvre avec l’architecte Ieoh Ming Pei et surtout la construction de 50 000 logements et de 3 millions de m2 de bureaux. Cela relève peut-être d’un grand égo mais je crois que ces grands projets ont servi mon pays », commente-t-il.

     

    8 milliards de francs de chiffre d'affaires

    De son point d'ancrage à la Défense, il va connaître une décennie fabuleuse et être aux manœuvres de tous les grands projets hexagonaux, de Lyon alors dirigée par Raymond Barre (notamment la Cité internationale avec Renzo Piano), à Bordeaux sous la houlette de Jacques Chaban-Delmas, en passant par Marseille sous l’égide de Robert Vigouroux. Le patron de la Sari emploie alors 6 000 personnes et son groupe pèse à l'orée des années 90 près de 8 milliards de francs (400 M€). Quelques années plus tard, il n’en vaudra plus un kopeck. Les années 90 vont lui reprendre tout ce que la décennie 80 lui a offert : crise immobilière, mévente des bureaux, série d’affaires judiciaires dont certaines le conduiront à la case prison. Il le reconnaît lui-même : « Ma vie est une épopée comparable aux meilleures fictions. Ma réussite voisine avec un parcours chaotique où les déchaînements médiatiques font écho à des instructions judiciaires en cascade, qui se sont toutes soldées, après de trop longues années, par des non-lieux ». C’est à La Défense qu’il reprendra à nouveau pied (sur un mode d’abord mineur).

     

    Euroméditerranée : « une merveilleuse réussite »

    Sur le quartier d’affaires Euroméditerranée, le père des Docks « trouve que c’est une merveilleuse réussite que l’on met pas suffisamment en valeur au niveau national », estimant que « c’est ici que se concentrent les grandes opérations des dix dernières années ». En revenant toujours, mais cette fois en contre-exemple, à La Défense : « On ne comble pas les espaces avec des tours en en faisant une sorte de chantier perpétuel sans se préoccuper par ailleurs d’une véritable vision harmonieuse de l’espace urbain pour ses habitants ou ses travailleurs. » Présenté volontiers comme un visionnaire en urbanisme pour avoir compris avant l’heure l'inadaptation de l'offre de bureaux aux besoins des entreprises et y avoir remédié, Christian Pellerin dénonce aujourd'hui « une logique de bétonneurs qui restent sur des approches industrialisées de construction ». Et celui qui a traité jadis avec les plus puissants représentants de l’État de stygmatiser les « blocages et dysfonctionnements délétères qui obèrent les réalisations de qualité soit par incompétence, soit par logique d’intérêts, soit par lourdeurs administratives soit par  dysfonctionnement de notre système judiciaire ».

     

     

    * Le 1er avril 2005, suite à une plainte de son épouse Valérie Muller, d'avec laquelle il est en procédure de divorce, Christian Pellerin est mis en examen pour abus de confiance, escroquerie, recel, abus de biens sociaux, faux en écriture privée et fausse attestation. Il est placé en détention provisoire et restera plus d'un mois et demi en prison. La procédure judiciaire se poursuivra jusqu'en décembre 2013, date de délivrance d'une ordonnance de non-lieu par le magistrat instructeur.

     

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