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1er accélérateur des 146 000 entreprises de la Métropole

Éolien offshore : La filière s'organise en Provence

Plus que jamais d'actualité après la COP21 et la mobilisation mondiale contre le réchauffement climatique, les 3e Rencontres de l’éolien offshore flottant se tiennent à Marseille les 10 et 11 mars. Etat des lieux avec les acteurs de la filière.
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    Dimanche 6 mars 2016

    Verrons-nous un jour au large de la Provence et du Languedoc-Roussillon des éoliennes s’élever devant la ligne d’horizon ? La perspective se précise depuis le lancement en août 2015 par l’Ademe d’un appel d’offres pour la création de fermes pilotes d’éoliennes offshore flottantes, dans le but de développer le mix- énergétique français (les énergies non génératrices de gaz à effet de serre). Quatre sites aux vents porteurs doivent les accueillir : l’un en Bretagne, à proximité de l’île de Groix, trois en Méditerranée, le premier, Faraman, dans le golfe de Fos sur 55 km2, les deux autres à Leucate (100 km2) et Gruissan (70 km2). Les candidatures seront déposées au plus tard le 4 avril pour la réalisation de machines d’une puissance minimum de 5 MW. A la clé, 150 M€ de financement public à se répartir. Ces installations expérimenteront diverses technologies en vue du déploiement vers 2022 de fermes commerciales.

     

    Un marché estimé à 10 Md€

    En Méditerranée, au contraire de l’Europe du Nord, les fonds, rapidement supérieures à 50 m, compliquent techniquement et financièrement la construction d’éoliennes posées sur des socles immergés. Les éoliennes flottantes constituent une alternative crédible pour capter les potentiels énergétiques de la Tramontane et du Mistral, à des distances éloignées des rivages, sous réserve de trouver des solutions compétitives. Si, en Europe, le Portugal ou l’Ecosse disposent d’un peu d’avance dans le lancement de démonstrateurs, Provence-Alpes-Côte d’Azur affiche de nombreux atouts selon le Pôle Mer Méditerranée et la CCI Marseille Provence, à l’origine dès 2014 des Rencontres de l’éolien offshore flottant.

    La 3e édition se déroulera à Marseille les 10 et 11 mars. Le marché est estimé à 10 Md€ à l’horizon 2030 pour une puissance installée de 3 GW, fournie par 500 éoliennes le long de la façade méditerranéenne française. Un millier d’emplois pourrait en découler d’ici à 2020 si une filière se constituait.

     

    400 entreprises identifiées

    « Notre territoire compte des sociétés pionnières dans l’éolien offshore flottant, explique Patricia Marin, responsable Ressources énergétiques et minières marines du Pôle Mer Méditerranée. Nous avons identifié 400 entreprises susceptibles de s’y intégrer en PACA et Languedoc-Roussillon ».

    Si, pour l’heure, la discrétion demeure sur la composition des groupements candidats à l’appel d’offres de l’Ademe, nombre d’opérateurs peaufinent leurs dossiers. A commencer par EDF Energies Nouvelles (EDF-EN) qui a lancé fin 2015 deux appels d’offres européens pour la construction d’éoliennes de plus de 5 MW et des fondations appelées à les supporter.

    Initialement, dans la perspective de son projet Provence Grand Large de 13 machines au large de Port-Saint-Louis-du-Rhône en 2019, EDF-EN devait s’appuyer sur la solution innovante d’éolienne à axe vertical imaginée par la start-up Nenuphar (cf.Nénuphar verticalise les éoliennes). Diverses contraintes financières et techniques l’ont conduite à explorer d’autres pistes pour cette candidature. Nenuphar qui bénéficie de l’appui de Bpifrance poursuit donc sa feuille de route en vue de la mise au point de son prototype flottant offshore.

     

    Ideol, Nenuphar, Eolfi ...

    Employant 42 personnes entre Lille et Aix-en-Provence, Nenuphar assure ses essais à terre sur la zone de Fos. Les tests en mer restent programmés pour 2017 avec un prototype de 2 MW. En 2020, elle espère parvenir à un démonstrateur de 5 MW reposant sur un seul flotteur et deux turbines de 2,5 MW tournant dans des sens opposés selon un axe vertical.

    « Nous sommes toujours dans le timing, assure le directeur général, Olivier Jaboulay. Pour accréditer les performances de notre technologie de rupture et sa meilleure compétitivité, nous devons passer par un certain nombre d’étapes de validation technique sur notre site d’expérimentation Mistral, à 5 km des côtes de Port-Saint-Louis. Notre base de développement est évidemment en Méditerranée, mais notre solution suscite déjà de l’intérêt à l’international, en particulier pour des projets en Asie ».

     Implantée à La Ciotat avec 70 collaborateurs, Idéol promeut déjà son flotteur innovant sur d’autres mers. L’entreprise l’installera ce printemps sur un démonstrateur de 2 MW au Croisic, dans le cadre du projet européen Floatgen, mené avec Centrale de Nantes, Bouygues TP et l’université de Stuttgart. Elle participera ensuite à l’installation de deux démonstrateurs (7,5 MW), l’un en acier, l’autre en béton, au Japon, en partenariat avec le groupe japonais Hitachi Zosen (Hits).

    Pour son directeur commercial et marketing, Bruno Geschier, l’éolien flottant peut engendrer une activité conséquente en Provence. « Notre solution de flotteur en béton implique une construction à proximité des sites d’installation en mer. C’est de l’emploi 100 % non délocalisable assuré, contrairement à une solution en acier qui, pour des raisons de compétitivité, ne peut être que fabriquée dans des pays à moindre coût et réacheminée localement pour des pe- tites opérations d’assemblage ou de finition peu créatrices d’emplois ».

     

    Projet de R&D de 30 M€

    A Marseille, Eolfi finalise son dossier. « L’éolien flottant permet de déployer toute une industrie à terre, affirme Germain Peyer, directeur du développement. Il a le potentiel de devenir l’énergie renouvelable à grande échelle de tout le Golfe du Lion, puisqu’il pourra subvenir à terme à 10 % de la consommation électrique de PACA et à 30 % de celle de Languedoc-Roussillon. Eolfi s’engage donc pour bâtir un pool de compétences françaises afin de répondre à l’appel à projets de l’Ademe. Nous avons déjà identifié beaucoup de savoir-faire. L’expérience développée par exemple dans la manutention de colis lourds pour Iter pourra servir à l’éolien flottant ».

    Quels que soient les lauréats retenus par l’Ademe, le développement de l’éolien flottant impliquera une multitude de métiers. Le groupe CNIM (Constructions industrielles de la Méditerranée) l’a bien compris puisqu’il s’investit déjà dans deux domaines par le biais de partenariats. Le premier, avec un groupe européen, porte sur la fabrication des systèmes d’ancrage des éoliennes. Le second, noué avec la compagnie Chambon, vise à concevoir un navire, le Windkeeper, pour faciliter le soutien et la maintenance des champs éoliens offshore (voir ci-contre). Soute- nu par le Pôle Mer Méditerranée, ce projet de R&D de plus de 30 M€ doit permettre de doubler les temps d’opération, soit jusqu’à 300 jours par an. Sa commercialisation devrait démarrer en avril 2016.

     

    Lever les incertitudes

    Pour Alain Bourrelly, en charge du secteur au sein de l’Agence Régionale de l’Innovation et de l’Internationalisation des Entreprises (ARII Paca), « il ne faudra pas attendre les résultats des fermes-pilotes pour lancer les appels d’offres sur les fermes commerciales au risque de se faire doubler alors même que la France a été pionnière, notamment en PACA. Les entreprises réclament de la visibilité pour lancer les investissements massifs nécessaires au déploiement de la filière ».

    Certains opérateurs pointent les incertitudes du cadre règlementaire, la lourdeur des procédures administratives, les craintes de recours, les délais exorbitants de raccordement aux réseaux électriques... « La volonté politique locale et nationale est là, mais le parcours de combattant nécessaire à l’obtention de permis en tout genre n’est pas de nature à motiver les investisseurs en phase amont d’un projet. Faute de visibilité, aucun d’entre eux n’est prêt à signer un chèque en blanc. Si l’on veut créer plus de champions français avec des technologies exportables, il faudra s’aligner sur ce qui se passe et se pratique à l’international », affirme Bruno Geschier.

    Eric Collomb avec Michel Couartou

     

    Retrouvez dans le magazine Contact l'intégralité de ce dossier réalisé en amont des troisièmes Rencontres de l’éolien offshore flottant, qui se tiendrontà Marseille les 10 et 11 mars, à l'initiative de la CCI Marseille Provence et du Pôle Mer Méditerranée.

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