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1er accélérateur des 146 000 entreprises de la Métropole

Qui est Laurence Paganini ?

Une nouvelle récompense (catégorie dirigeante) pour Laurence Paganini, directrice générale de Kaporal et élue CCIMP qui recevait l'insigne de Chevalier de l'Ordre National du Mérite au Palais de la Bourse, il y a un an à peine. Retour sur le portrait d'une femme d’exception.
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    Jeudi 23 février 2017

     

    Il faudrait toujours laisser aux autres la liberté de se glisser dans les interstices de son récit, l'élégance de passer son vécu au tamis du diagnostic. Ils sont surement les plus à même pour y donner une densité objective. En tant que représentant de l’État et de la République française, mais aussi de « parrain » choisi par le récipiendaire, c’est à Stéphane Bouillon, le préfet des Bouches-du-Rhône et de PACA qu'est revenue la mission de dresser « les faits d’armes » de celle à laquelle il allait remettre le ruban bleu symbolisant l’élévation au rang de Chevalier de l’Ordre national du Mérite.

    Si « l’une des plus hautes distinctions nationales », selon l’expression du préfet, doit récompenser un trajectoire en faux plat où chaque palier a permis « de porter toujours plus haut », d’incarner une dynamique à valeur d’exemple, alors, l’actuelle « patronne » de Kaporal, la célèbre griffe marseillaise aux recettes marketing qui amassent de la notoriété, n’a pas volé la République française.

    Moment protocolaire s’il en est, la cérémonie de remise des insignes sous les ors du Salon d’honneur du Palais de la Bourse a surtout permis de révéler le parcours peu connu de celle qui conduit pourtant l’une des entreprises du territoire les plus emblématiques en France et parmi les marques de prêt-à-porter adulées par les générations XYZ. 

     

     

    Trajectoire en Comètes

    Alsa, Spontex, Carrefour, 3 Suisses, Marionnaud, Kaporal…, égrène le préfet Bouillon, « votre parcours au sein des fleurons de l’économie française a toujours été motivé par le risque, le renouveau et le challenge » et empreint « d’un esprit d’initiative et d’investissement personnel », lui rend-il hommage.

    Éduquée à l’économie à Paris Dauphine, diplômée ensuite de l'ESSEC, l'École supérieure des sciences économiques et commerciales, la Niçoise d’origine rejoint, après un passage par Alsa, la marque phare des produits d’entretien ménagers Spontex, en tant que chef de produit avant de prendre la direction du marketing « avec pour lourde responsabilité de maintenir la croissance de l’entreprise dans un secteur concurrentiel », décrypte le représentant de l’État. Elle intègre ensuite, sur candidature spontanée, le groupe Carrefour, notamment en tant que directrice de l'hypermarché de Bercy (500 salariés, 150 M€ de CA), assumant ainsi le rôle d’être parmi les premières femmes à diriger le format XL de la grande distribution.

    Le temps d’une décennie au sein du groupe, elle sera successivement promue à la direction des achats dans l'univers de la maison, « fonction durant laquelle elle a mené la fusion de Carrefour et de Promodès », ponctue Stéphane Bouillon, puis à la direction internationale « bijouterie horlogerie », enfin à la tête du marketing et études du groupe. C’est à Carrefour qu’elle rencontre un mentor, Daniel Bernard, le président de Kingfisher (le géant de la distribution européenne de produits d'aménagement de la maison), d’ailleurs présent dans la salle, qui la recrutera près de 10 ans plus tard pour prendre les rênes … de Kaporal.

     

    La valeur n’attend pas le nombre d’années

    2006 marque la fin de son ère « Carrefour », qu’elle quitte pour prendre les commandes de Marionnaud (560 magasins), au moment (très sensible) du rachat de l'enseigne par le groupe AS Watson et à une époque où le numéro un de la distribution de parfums en France (28 % de parts de marché en 2006) peine à contenir l’ascension de la redoutable « cash machine » Sephora (groupe LVMH, 21 % de parts de marché). Elle a carte blanche pour opérer le redressement : elle touche à la logistique, aux magasins, aux produits, au marketing et elle investit plein pot dans la formation professionnelle, considérant que le conseil est le point fort de l’enseigne.

    Près de trois ans plus tard, celle qui s’est fait une spécialité des entreprises en mutation est recrutée à la tête des 3 Suisses (2009/2012) où elle doit opérer un virage autrement délicat : la transformation du vépéciste, de surcroît bien endetté, en pure-player de l’e-commerce dans un environnement de marché pour le moins déprimé.

     

    Les jeans connectés et connectant

    C’est à l’issue de cette expérience, en 2013, qu’elle est « appelée » par Daniel Bernard, qui préside alors le conseil d'administration, à la barre de Kaporal, à peine rachetée par le fonds anglo-saxon Towerbrook Capital Partners.

    La griffe de jeans, lancée en 2004 par le façonnier familial Mc Lem, est probablement, parmi les jeanners, celle qui incarne le plus la mise de la technologie au service du produit, et qui a investi l’univers des objets connectés de façon avant-gardiste : « l’innovation frugale », dirait Laurence Paganini qui fait référence à la nécessité d’être créatif et malin. À l’image de ses jeans équipés d’un QR code permettant, en le scannant grâce à son smartphone, d’avoir accès au profil professionnel et aux coordonnées de son « propriétaire ».

     

    Icône 3.0 de LinkedIn

    Pour savoir ce qu’elle pense, ce qui l’intéresse, la fait réagir… direction les réseaux, et notamment LinkedIn, qui logent sans contexte sa face la moins cachée.

    Laurence Paganini appartient en effet au cercle de ces rares dirigeants (Marc Simoncini, Jacques-Antoine Granjon, Clara Gaymard, Henri Proglio, Alexandre Bompard, Serge Papin, Pascal Nègre, Stéphane Richard…) qui se sont emparés des réseaux sociaux pour en faire des outils, certes de veille et de communication, mais plus encore d’influence.

     

    « La révolution numérique a transformé les relations avec son écosystème professionnel puisque le dirigeant retrouve aussi ses interlocuteurs sur twitter ( collaborateurs, partenaires commerciaux, clients, concurrents...). Dans ce contexte, cela donne de la visibilité aux débats et de l’influence aux prises de positions. La position de leader en est confortée ainsi que l’accessibilité et la transparence. De plus les collaborateurs sont sur twitter et les réseaux sociaux … surtout la nouvelle génération : si on veut trouver des terrains créatifs de communication avec ses équipes, twitter est un formidable outil », dira-t-elle.

     

    « Linkedin l’a élue 4e du Top Voices 2016 au monde et première femme pour la France. Ce classement récompense les 25 contributeurs les plus influents, qui par la qualité de leur tribune, ont réussi à susciter des conversations inédites entre les 12 millions d’abonnés en France et les plus de 450 millions dans le monde », insiste Jean-Luc Chauvin, en ouverture de la cérémonie à l'égard d’une des membres élues de son équipe.

     

    « Ton fils fera partie de la Génération Alpha »

    Il suffit de lire l’une de ces contributions, sans doute l’une des plus personnels, car il s’adresse à son fils, « papa dans quelques semaines » pour comprendre pourquoi il a bénéficié d’une belle viralité. « Ton fils fera partie de la Génération Alpha » est une projection dans un futur ultra connecté, colonisé par des voitures autonomes, traducteurs instantanés intelligents, robots autoperfectibles, droïdes domestiques polyvalents, et peut-être, homme augmenté/transhumain/ immortel.

     

    « Aura-t-il encore la valeur de l’effort, du travail ? Pourra-t-il de ce fait être heureux et trouver un sens à sa vie ? Sa concentration sera-t-elle réduite à celle d’un poisson rouge ? », écrit-elle.

    Parmi ses autres textes très partagés, celui sur le patriotisme économique. Outre son jean qui défie les aléas météorologiques (Whatever jeans) capable de résister à tous les temps et aux moindres tâches, la société marseillaise est aussi à l’origine d’un denim « made in France » avec sa ligne Jean de Nîmes (son lieu de production) 100 % artisanale et surfilée aux couleurs de « notre drapeau tricolore : bleu, blanc, rouge ».

     

    Adeline Descamps

     

     

    La Phrase

    Laurence Paganini, en recevant sa distinction :

    « Recevoir une médaille n'est pas qu'un symbole. C'est un ordre de mission qui dicte le devoir d'agir »

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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