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Région/Métropole : Main dans la main pour mieux gérer les transports ?

La mobilité, un terrain d’expérimentation pour éprouver la vision partagée des deux nouvelles autorités organisatrices des transports consacrées par les récentes lois NOTRe et MAPTAM ? Le calendrier s’y prête. Vers une stratégie régionale des transports ...
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    Mardi 10 octobre 2017

     

     

     

    Les transports, une obsession ? La mobilité, un terrain d’expérimentation pour éprouver la vision partagée des deux nouvelles autorités organisatrices des transports consacrées par les récentes lois NOTRe et MAPTAM ?* Et une opportunité d’éradiquer un concept propre à la France : ses différents niveaux d’organisation et ses indispensables accessoires : frontières, territoires …?

    Le calendrier s’y prête en tout cas. Á l’heure des Assises nationales de la mobilité dont les réflexions vont nourrir la future loi d’orientation sur les mobilités prévue pour le 1er trimestre 2018. Au moment où se tiennent les Rencontres nationales du transports public (du 10 au 12 octobre) à Marseille.

    Hasard des agendas ou pas. Forte des nouvelles compétences qui désignent le couple Région et Métropole* aux manettes de la mobilité, la Région vient de restituer les travaux de sa vaste concertation menée à l'échelle de son périmètre pendant près d’un an, « base de la feuille de route opérationnelle des transports qui ouvre la voie au futur schéma régional des transports ». Tandis que la métropole Aix-Marseille Provence dispose, elle, de la sienne depuis décembre 2016, dénommée l’Agenda de la mobilité (cf.plus bas).

     

    La mobilité, grand corps malade

    Sur le territoire de la métropole Aix-Marseille Provence, et plus largement en région, le terme même de « mobilité » est presque un « gros mot », un grand corps malade. Il vient cogner régulièrement à la vitre des métropolitains sur un territoire où la voiture reste LE mode de transport domicile/travail pour la majorité des actifs (plus de 70 % des déplacements) et où les réseaux de transport en commun peinent à atteindre des fréquentations supérieures à 10 % sur de nombreux territoires.

    19 % des actifs en emploi considèrent même que leurs conditions de mobilité sont pénalisantes pour l’exercice de leur activité. Et toujours depuis des années les mêmes griefs invoqués : les difficultés de circulation, l’absence de service de transport en commun, le manque de fiabilité, les temps de parcours élevés, les ruptures de charges trop pénalisantes etc. etc.

    C’est ce que l’on peut lire entre autres dans le livre blanc d’une centaine de pages ramassant l’essentiel des échanges à l’issue d’un processus qui a mobilisé plus de 3 300 participants (dont les acteurs économiques pour lesquels les problématiques de déplacement sont criantes, notamment à l’endroit des zones d’activité, invités à s’exprimer au travers de groupes de travail réunis avec les CCI de chaque département) et généré 800 contributions et 1 900 avis thématiques.

    Les travaux de ces phases de consultations ont été présentés ce 9 octobre à l’Hôtel de région à Marseille en présence de « ceux qui ont travaillé sur ce dossier très complexe », appuiera Renaud Muselier, le président de Région, citant Bernard Deflesselles (vice-président régional en charge de l’économie et de l’emploi), Thierry Queffelec (secrétaire général pour les affaires régionales), Roger Didier (maire de Gap), Jean-Pierre Serrus (vice-président de la Métropole en charge de la mobilité), Max Tommasini (président de la commission des transports à la Région), Yannick Chenevard (vice-président régional délégué à la formation professionnelle et apprentissage et membre de la commission Transports, Infrastructures, Aménagement du territoire et Ports) mais aussi Jean-Aimé Mougenot, directeur régional SNCF Mobilité « avec qui nous discutons en permanence sur le fonctionnement des trains ! », a-t-il ponctué.

     

    Coordination, principale demande exprimée

    « Fiabilité de l’offre de transports, meilleure coordination et complémentarité entre les offres, desserte des zones économiques et touristiques, amélioration de l’information sur l’offre de transport... telles sont notamment les demandes qui ressortent de cette grande consultation », résume Philippe Tabarot, conseiller régional cannois LR et vice-président du conseil régional en charge des transports, qui a animé les échanges.

    Il y est question naturellement des moyens et objectifs pour parvenir à une offre en transports en commun fiables et performants, via une simplification des échanges entre les modes et réseaux de transport, la modernisation des grands pôles multimodaux, les correspondances entre les réseaux de transports en commun. Il est aussi attendu une meilleure coordination des acteurs dans la gouvernance pour une coordination des offres, une tarification unifiée, une billettique moderne avec la possibilité d’acheter des titres de transport en un endroit unique. « Trois mots : simplicité lisibilité et transparence », scande « l’animateur régional ». 

     

    Report modal, oui mais ...

    La région, consacré par le législateur super acteur du développement économique du territoire en articulation avec l’engagement complémentaire des métropoles, a donc consacré un de ses 5 échanges thématiques à l’enjeu du développement économique.

    « Le système a atteint ses limites. Certains représentants de grands pôles économiques ont signalé la relocalisation de certaines entreprises pour des motifs de difficulté d’accès », souligne le livre blanc. Nulle surprise, les échanges ont juste appuyé sur le fusain quant à la saturation des accès routiers aux principaux pôles économiques du territoire régional et par conséquent, la nécessité de renforcer la desserte, notamment à l’endroit des zones d’activité économiques, souvent en connexion directe avec les axes routiers nationaux (cf. Un Mobility Tour pour les zones d'activité).

    Si le report modal est sollicité, il n’est envisageable, indiquent les acteurs économiques, que s‘il existe une connexion avec un réseau structurant, rapide et fiable, soit un réseau ferroviaire qui offre « fréquences, amplitudes horaires, cadencement notamment sur les horaires d’entrée/sortie des grands pôles économiques ainsi que de nouvelles dessertes connectées », c'est à dire une « ligne de transport en commun en site propre, non soumise aux aléas de la circulation ». 

    Les Assises régionales des transports ont également mis en évidence de fortes attentes sur les liaisons avec les grandes portes d’entrée du territoire, principales comme les aéroports (cf. Les barrières qui entravent l'aéroport Marseille-Provence), les gares TGV, les grands ports, les axes autoroutiers, ou secondaires pour ce 2e territoire touristique de France qui a aussi besoin de mobilité touristique avec ses 30 millions de séjours touristiques par an, représentant 215 millions de nuitées.

     

    Quatre priorités

    muselier assises regionales

    Renaud Muselier, président de la région Provence Alpes Côte d'Azur en clôture des assises ©Franck Pennant

     

    Quatre « priorités pour la mandature » ont été retenues, dira le président Muselier, en clôture de la restitution des travaux.

    La première vise à « simplifier la vie du voyageur » : « Il existe aujourd’hui des tarifications différentes selon nos réseaux régionaux : TER SNCF, LER et Chemins de fer de Provence. Cette situation nous a conduit à avoir plus de 100 tarifs différents dans notre seule région ! », explique-t-il. « Dès le 20 octobre prochain, je soumettrai aux élus régionaux la création d’un pass régional unique pour l’ensemble des transports en commun sur le territoire de la Métropole Aix-Marseille Provence. Puis nous continuerons avec Nice et Toulon ».

    Les élus métropolitains ont annoncé pour leur part qu'un pass utilisable en illimité sur tous les modes de transport d’Aix, Marseille, Aubagne et Salon-de-Provence sera effectif dès février à un tarif de 73 euros sur l’ensemble des réseaux urbains des transports en commun (incluant l’utilisation des vélos en libre en service) mais aussi sur les TER grâce à un accord avec la Région. Le Conseil métropolitain à venir devrait l'avaliser.

    La seconde consiste à « expérimenter de nouveaux services » : « Nous allons expérimenter de nouvelles dessertes en cars pour mieux desservir certains territoires comme les zones d’activité économique d’intérêt régional ou les territoires peu denses auxquels le TER n’apporte pas une réponse satisfaisante. Nous pilotons aujourd’hui un réseau de transport considérable : 1 700 autocars et 120 trains chaque jour. La complémentarité entre le car et le train n’est pas assez développée aujourd’hui ».

    En termes d’expérimentation, l’élu annonce qu’il signera « dans une semaine » avec Guillaume Pepy (le président de la SNCF), un protocole « afin de faire de Provence-Alpes-Côte d’Azur, un laboratoire national en matière de sécurité et de sûreté ferroviaire ».

     

    Qui sait aujourd’hui que ...

    Les efforts seront également portés sur la promotion de l'offre de transport en commun. « Qui sait aujourd’hui que grâce à la carte d’abonnement Zou et pour 30 € seulement par an, vous pouvez utiliser les TER et LER de Provence-Alpes-Côte d’Azur à moitié prix pour vous et les trois personnes qui vous accompagnent ? », interroge Renaud Muselier en référence à l’un des enseignements des échanges : un véritable déficit de connaissance quant à l’offre en transports en commun.

    La région veut donc inciter davantage et surtout développer une offre de transports en commun « respectueuse de notre territoire » : « Je veux faire de Provence-Alpes-Côte d’Azur le moteur des accords sur le climat. Nous allons donc réduire de 50 % le taux d’émission de monoxyde d’azote des transports régionaux d’ici 2020 ».

     

    Bras de fer avec la SNCF

    Quant aux différends de la région avec la SNCF - région qui s’estime du reste la moins bien traitée de France (20 % de trains en retard, 10 % de trains annulés, 18 % de fraude) -, ils ne semblent pas encore réglés. En jeu : amélioration de la ponctualité ; transparence sur le coût du service et la facture présentée (« 1 M€ par jour ») : « Les usagers et les habitants de la région ne sont pas là pour payer les délires tarifaires de la SNCF », assène l'élu.

    Aussi, en conclusion, Renaud Muselier a rappelé que la région « allait » expérimenter l’ouverture à la concurrence sur les TER** « le plus rapidement possible » (donc avant l’heure prévue en 2023 par la loi) estimant que c’est « une opportunité pour de nouveaux services de meilleure qualité et à un moindre coût. Nous sommes prêts, nous y travaillons depuis plus de deux ans ».

    Le président de Région entendait bien, pour sa part, le glisser à l’oreille de la ministre de la Transition écologique et solidaire, chargée des Transports, Élisabeth Borne, qui ouvrait les Rencontres nationales des transports publics organisées par le Gart à Marseille du 10 au 12 octobre.

     

    Plaidoyer pro domo pour la Ligne nouvelle Provence Côte-d’Azur

    Elle devrait aussi entendre parler d’un des projets d’infrastructures sur lesquels la Région est engagée : la ligne nouvelle Provence Côte-d’Azur, destinée à délester la seule ligne ferroviaire datant du 19e siècle entre les 3 métropoles Marseille, Toulon et Nice, ce qui implique en premier lieu de désaturer la gare St-Charles et de construire la gare de Nice-aéroport.


    Le dossier est à l’arrêt, signale Renaud Muselier, « car le gouvernement n’a pas donné les crédits suffisants à SNCF Réseau pour poursuivre les études d’ici à la fin de l’année ».

    Prévue pour répondre à trois objectifs (les besoins en déplacements du quotidien des habitants, rapprocher les agglomérations d’Aix-Marseille, de Toulon, de Nice et de la Côte d’Azur et finaliser l’arc ferroviaire méditerranéen à grande vitesse en vue d'assurer un lien futur vers Monaco et l’Italie), cette ligne, qui n’a cessé de muter au cours des années, a déjà fait l’objet de plusieurs études, dont une en cours pour un coût de 16 M€.

    Il semblerait que Élisabeth Borne n’ait pas donné suite hier à l’occasion de son déplacement marseillais, rappelant la mise en sommeil à l’endroit des grands travaux d’infrastructures. « La décision du président de la République de geler les investissements pour les lignes à grande vitesse ne concerne évidemment pas le projet de Ligne nouvelle qui vise avant tout à faire circuler nos TER dans de meilleurs conditions », désamorçait la veille Renaud Muselier en anticipation.

     

    Adeline Descamps

     

    Photos : ©Franck Pennant

     

         * Pour rappel, depuis la loi de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles (MAPTAM), l’ancienne autorité organisatrice de transport urbain (AOTU) est devenue l’Autorité organisatrice de la mobilité (AOM). La  compétence mobilité est de fait exercée obligatoirement par les métropoles, communautés urbaines et communautés d’agglomération avec la charge notamment d’organiser les transports interurbains à l’échelle de leur périmètre. Le législateur a également confié aux régions un rôle de chef de file de l’intermodalité destiné à favoriser une meilleure articulation des systèmes de transports à l’échelle régionale en lieu et place du Département. Ses compétences présentent du reste la particularité de s’étendre au rail et à la route.

          ** Avec l’adoption par les instances européennes du quatrième paquet ferroviaire, en décembre 2016, les services dits « conventionnés » (les trains TER et les trains d’équilibre du territoire) seront ouverts à la concurrence au plus tard le 3 décembre 2019.

     

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          À quoi ressemblera le futur réseau de transports urbains ?

     

    Le futur réseau de transports urbains reposera principalement sur un réseau MétroExpress, un mix de bus, tram et trains et comprend plusieurs phrases.

    La première phase d’investissement à l’horizon 2020 concernera le développement des lignes Premium urbaines et interurbaines : « de 5 h à 22 h le soir avec un séquencement/cadencement toutes les 15 minutes et des parcours fiables grâce à 100 km de voies spécialisées en sites propres (urbains et autoroutiers), explique Jean-Pierre Serrus. La mise en service sera progressive avec une quinzaine de lignes de bus, connectées à des pôles d’échange et plusieurs lignes TER (Marseille-Aubagne et Marseille-Vitrolles-Miramas) qui, après aménagements ferrés, pourront offrir un service « premium ». Parallèlement, des projets routiers (contournement de Martigues et Port-de-Bouc, le Boulevard Urbain Sud à Marseille) offriront de nouvelles possibilités de desserte en transport en commun.

    La période 2020-2025 sera principalement consacrée à prolonger le tramway pour atteindre près de 35 km (pour 15 km actuellement). Les extensions se feront vers le nord (Euromed 2 puis Saint-Exupéry et une nouvelle gare à Saint-André), le sud (Parc Chanot, stade Vélodrome et Hôpitaux Sud), ainsi que l’ouest vers Les Catalans. Le métro devrait également bénéficié du renouvellement et de l’automatisation de ses rames.

    Après 2025, l’agenda retient trois projets : une extension du métro, de Dromel vers Saint-Loup et, à plus long terme, La Valentine ; le prolongement du métro à Château-Gombert ; la création d’une 3e ligne de métro pour les secteurs difficiles à desservir en tramway : Belle-de-Mai, le Merlan, Endoume ou Bonneveine. « Le réseau de métro sera ainsi presque doublé ! »

    En 2030, « la traversée souterraine de Marseille, la gare souterraine de Saint-Charles, la quatrième voie dans la Vallée de l’Huveaune et l’entrée nord de Marseille permettront enfin de développer fortement le TER. Ces infrastructures seront réalisées à l’occasion de la priorité 1 de la Ligne Nouvelle PCA, en 2030. Un nouvel axe ferroviaire régional rapide se structure aussi, entre Toulon – Aubagne – Saint-Charles – Vi- trolles–Miramas–Arles–Nîmes. Il vient s’ajouter à l’axe TGV, entre le Var et Aix-TGV, Avignon et Valence.

    Au total, la totalité des projets nécessitera un investissement de quelque 10 Md€ d'ici à 2035, dont plus de 3 Md€ pour les projets envisagés à horizon 2025, pour lesquels les élus métropolitains attendent le soutien financier de l'État.

    Autant dire qu'était donc très attendue la ministre des Transports Élisabeth Borne, annoncée le 10 octobre pour ouvrir les Rencontres nationales du transport public, qui se tiennent à Marseille jusqu'au 12 octobre.

    Lors de son dernier déplacement à Marseille pendant l'été, elle avait rappelé qu'elle attendait un rapport de la commission interministérielle sur les transports pour déterminer le montant de l’aide de l’État à l’agenda de la mobilité. Ce document finalisé, il n'aurait pas encore été partagé avec les élus métropolitains.

    La ministre a néanmoins rappelé localement ce qu'elle doit opposer à tous les élus qu'elle a l'honneur de croiser en ce moment : les orientations budgétaires ne permettent plus de ... et le gouvernement observe une pause dans le financement des grands travaux ...

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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