Vœux à la presse : une année "une" pour changer de logiciel

Des vœux en mode phygital pour un signal fort, une nouvelle façon de voir l’avenir. C’était ce 19 janvier le positionnement de la Chambre, plus que jamais encline à « changer de logiciel et à se réinventer », explique le président Jean-Luc Chauvin. Pour ce faire, la CCIAMP compte entrer en offensive multidimensionnelle. Il s’agit tout d’abord de continuer à soutenir les entreprises en difficulté et leur permettre de capter les aides gouvernementales. Ce que la Chambre a entrepris dès le début de la crise, explique Karine Guillem, responsable du centre relations clients et de la cellule d’urgence. « Nous avons répondu à plus de 10 000 sollicitations et demandes variées suivant l’actualité : fonds de solidarité, autres aides ou poursuite de l’activité. Le moral des dirigeants fluctue entre espoir et détresse, nous les accompagnons donc avec empathie ». Tout ceci en menant de front des campagnes d’appels sortants : 3 280 entreprises des services, 650 TPE industrielles et 1 330 commerces ont été en effet contactés et sensibilisés aux aides qui leur sont spécifiques.
 

« En mode solution »

Certains secteurs sont plus que d’autres, frappés de plein fouet, tel les commerces, l’hôtellerie et la restauration. « La chaîne est brisée. Ce qu’attend le tourisme de demain, c’est de se reconstruire. Par exemple, le click and collect est un succès pour certains, une zone à explorer pour d’autres », analyse Nicolas Guyot, membre élu de la Chambre et hôtelier. Même constat dans l’événementiel, témoigne Sylvie Cottin, autre membre élue, dirigeante d’une agence de communication et représentante du jeune syndicat des activités événementielles. « 70% de nos 350 entreprises adhérentes ont perdu 70% de leur CA. Or notre cœur de métier, c’est justement la créativité... nous devons travailler à créer les modèles de demain ». 
Pour aider les entreprises en difficulté, la Chambre compte « passer plus encore en mode solution », reprend Jean-Luc Chauvin. Par exemple avec le lancement d’un « samu des entreprises », en partenariat avec les barreaux de Marseille et d’Aix-en-Provence, le conseil régional de l’ordre des experts-comptables Paca et celui de la compagnie régionale des commissaires aux comptes d’Aix Bastia. Mais aussi avec un MBA qui continue d’être pris en charge par la Chambre, ce jusqu’à fin 2021. Ou enfin avec l’appel à vacciner en premier lieu les actifs, lancé aux politiques par Jean-Luc Chauvin et la proposition d’installer des « vaccinodromes » dans les locaux de la Chambre, au Palais de la Bourse mais aussi, à Aix, Aubagne, Salon ou encore Martigues. 

Une année de projets

Il ne s’agit pas non plus d’oublier les métiers qui se portent bien, avec lesquels il convient d’être « proactif ». Ni de freiner dans la réalisation de nouveaux projets. Ils ont trait à la coopération internationale, comme l’illustre Denis Bergé, en charge de ces questions au sein de la Chambre, évoquant « l’accélération de la stratégie Euromed-Afrique », par exemple via l’appel d’offres européen Archipelago remporté par la Chambre avec le GPMM et la CCI de Mauritanie, visant à former aux métiers du portuaire quelque 295 jeunes Mauritaniens et à structurer tout un écosystème pour exploiter les poches de gaz découvertes au large de Nouakchott. Ou encore via Afric’Agora, la « maison de l’Afrique » que « nous développerons en 2021 et espérons ouvrir en fin d’année ». 

Ils s’incarnent aussi dans les mobilités, avec le « saut quantique » prôné par Jean-Luc Chauvin, annonçant l’entrée de la Chambre dans la structure pilotant le projet Loop, consistant en un RER métropolitain en site propre à haute vitesse. Objectif : être opérationnel à horizon 2030 pour un premier tronçon reliant Marseille à Aix en 15 minutes.

Ils s’illustrent par ailleurs dans les industries, développe à son tour l’élu Philippe Zichert. Face aux pertes enregistrées par cet autre secteur, « le plan France Relance est un atout que l’on doit s’approprier. Nous devons donc travailler ensemble à la transition écologique, réduire nos émissions en changeant par exemple les chaudières dans la chimie ou en passant des énergies fossiles à la biomasse ».

Et puis, ils ont trait à la formation, avec l’Ecole Pratique montée en puissance avec 815 étudiants, détaille le vice-président Fabrice Alimi. « Il faut aller au plus près des entreprises, voilà pourquoi deux nouveaux bachelors vont être proposés sur le numérique », annonce-t-il, revenant par ailleurs sur le lancement d’un « projet de campus métropolitain plurimétiers ». 
Enfin, la Chambre compte également pousser certaines propositions portées portées par le collectif Tous Acteurs : la conversion des Iles du Frioul en lab bioclimatique, l’entrée dans le concret d’une halle alimentaire dans le centre-ville de Marseille ou enfin, l’utilisation du tramway la nuit venue à des fins de logistique urbaine. Autant de chantiers destinés à faire de 2021 une « année 1 ».