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1er accélérateur des 146 000 entreprises de la Métropole

Conjoncture : une reprise porteuse de défis simultanés

La CCI métropolitaine Aix-Marseille-Provence et la direction régionale de la Banque de France en Provence-Alpes-Côte d’Azur ont présenté ce 24 février à Marseille les résultats de leurs enquêtes de conjoncture respectives sur le bilan de l’année 2021 et les perspectives 2022 à l'occasion du 3e rendez-vous de la conjoncture. Les chiffres attestent du rebond économique. Mais les difficultés d’approvisionnement, de recrutement, d’augmentation des coûts de l’énergie et des matières premières impactent la dynamique dans un contexte international et sanitaire encore lourd d’incertitudes. 
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    Jeudi 24 février 2022

    Si les chiffres étaient très négatifs en 2020, ils sont incontestablement redevenus positifs pour l’industrie, les services marchands et la construction en 2021, mais chaque secteur ne vit pas la reprise économique de manière identique. Des « goulets d’étranglement » persistent et des points de vigilance s’imposent alors même que la crise en Ukraine peut apporter de nouvelles sources d’inquiétude qui n’existaient pas voici quelques jours. Directeur régional de la Banque de France, Jean-Christophe Ehrhardt, son adjoint aux affaires régionales, Eric Sella et Maurice Wolff, membre élu de la CCIAMP, ont affiché ce 24 février leur optimisme mesuré, leurs espoirs ainsi que les multiples défis à relever, ce dernier regrettant que l’économie soit trop peu présente dans les débats de la future élection présidentielle. Colette Weizman, présidente de l’Ordre régional des experts-comptables, et Jean-Pierre Miquelis, président du Comité régional des Banques, ont complété l’exposé de la conjoncture, notamment sur les risques que font peser les échéances de remboursement des Prêts garantis par l’Etat (PGE), délivrés durant la crise, et les nécessaires mesures de prévention à adopter pour ne pas se heurter à un mur de difficultés. 


    Retour à la croissance

    Selon l’enquête de la Banque de France effectuée auprès de 1 400 entreprises de Provence-Alpes-Côte d’Azur représentant 185 000 emplois et plus de 30 milliards de chiffre d’affaires global, les chiffres d’affaires ont progressé en 2021 de 13,9% dans l’industrie, 14,9% dans les services marchands et 9,2% dans la construction. Leurs perspectives 2022 restent favorables avec + 8% pour l’industrie, + 7,4% pour les services et + 2,3% pour la construction.

     

    Les effectifs s’affichent également à la hausse sur l’exercice écoulé : + 2,1% dans l’industrie (+ 1,8% prévu en 2022), + 4,1% dans les services (+ 3,6% en 2022) avec des nuances sensibles selon les secteurs, mais en léger retrait dans le bâtiment (-1,1%) qui prévoit néanmoins une reprise en 2022 (+ 1,6%).

     

    Cette dynamique de l‘industrie devrait se prolonger en 2022 avec + 13,9% pour seulement + 2,7% dans les services. Plus d’un tiers des entreprises de la construction table sur une augmentation des carnets de commandes cette année. « Leur visibilité reste partielle sur tout le secteur » nuance Eric Sella. 


    Priorité à l’industrie

    « 2021 traduit bien un fort rebond et la reprise des recrutements est une très bonne nouvelle, même s’il y a des tensions » se réjouit Maurice Wolff, tout en avouant ses interrogations sur les retombées éventuelles d’une inflation durable qu’il qualifie de « passager clandestin » de cette reprise, des négociations en cours sur les hausses de salaires, d’un accroissement continu des prix de l’énergie… « Certaines entreprises peuvent répercuter sur leurs clients des augmentations, mais tous les métiers ne le peuvent pas » rappelle-t-il.

     

    A ses yeux, la réindustrialisation du pays doit être un objectif prioritaire. L’industrie ne représente que 10% dans le PIB. « Le retour à une balance commerciale plus équilibrée passe par une industrie plus solide et exportatrice. Je crois plus à la localisation d’activités industrielles nouvelles qu’à la relocalisation de celles parties à l’étranger. Il y a du foncier sur la Métropole. Il faudra aussi que l’Etat prolonge ses efforts sur la baisse des impôts de production et la réduction des charges patronales sur les salaires, un ingénieur coûte plus cher en France que partout ailleurs ». Jean-Christophe Ehrhardt partage son avis : « Il faut parvenir à enraciner l’industrie. Elle est le principal vecteur des investissements qui conditionnent un retour à la croissance ».

     

    Pour le directeur régional de la Banque de France, les entreprises devront s’accommoder d’une inflation mondiale « plus élevée qu’escomptée qui sera également plus longue » alerte-t-il, mais en précisant que leurs gains de productivité pourraient avoir « un effet amortisseur sur les prix de vente ». En France, la projection de croissance du PIB réel pour 2022 s’élève à + 3,6%, puis 2,2% en 2023 et 1,4% en 2024. Et les investissements des entreprises s’inscrivent à la hausse pour les trois prochaines années.

     


    Bien anticiper les difficultés

    Si près des ¾ des 543 dirigeants sondés par la CCI persistaient fin 2021 à affirmer leur confiance en l’avenir, Maurice Wolff redoute, avec le contexte actuel, un retour à l’attentisme en raison de l’imminence de l’élection présidentielle conjuguée à la montée des tensions sociales, la lassitude des restrictions sanitaires, la désorganisation du travail, le recul des marges et des trésoreries... L’hôtellerie-restauration, l’événementiel… continuent de souffrir, mais ils s’évertuent, selon lui, à faire évoluer leur modèle économique. Et l’emploi reste orienté favorablement.

     

    Le remboursement des PGE demeure cependant une préoccupation dans les TPE/PME. Pour Jean-Pierre Miquelis, les entreprises ont investi en 2021 dans leur transformation, en particulier sur la transition énergétique. « Il est toujours possible de souscrire un PGE jusqu’en juin 2022, mais on peut restructurer aussi un PGE existant en étant conscient qu’un prêt de restructuration peut entraîner des conséquences pas agréables pour l’entreprise. Mieux vaut être prudent. Dialoguer avec son banquier sur sa situation contribue à établir le meilleur rapport de confiance possible ».

     

    Colette Weizman promeut la même démarche entre dirigeants et experts-comptables. « Il n’y aura sans doute pas autant d’entreprises en difficulté que des corbeaux noirs l’avaient laissé présager, mais il ne faut pas hésiter à actionner les dispositifs de prévention existants dès qu’apparaissent quelques clignotants sur la trésorerie à court et moyen terme, une perte de chiffre d’affaires, la santé financière de clients et fournisseurs, le taux d’endettement ou les marges de rentabilité. Banquiers et experts-comptables sont des personnes fondamentales aux côtés du chef d’entreprise pour analyser la situation et anticiper les difficultés, mais aussi les cellules prévention des tribunaux de commerce ». 


    Consulter la conjoncture métropolitaine du 4e trimestre 2021

     

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